La dissolution du bloc parlementaire “Front Populaire”, en mai 2019, et la formation d’un nouveau groupe portant le même nom début juin, a perturbé le travail des commissions au sein de l’Assemblée des Représentants du Peuple.
C’est ce qu’a déclaré, mercredi, à la TAP, le parlementaire du groupe Ennahdha Habib Khedher.
En effet, a-t-il expliqué, la démission collective de neuf parlementaires du Front, a eu comme effet boomerang une situation illégale au sein des commissions présidées par les membres de ce groupe notamment celles des Finances, présidée par Mongi Rahoui, et de l’Education dirigée par Haykel Belgacem.
“Ces commissions se trouvent à la merci de la menace juridique des recours qui peuvent être intentés contre leurs travaux, sans compter le fait que le bloc du FP a été dissous et ne fait plus partie du bureau de l’ARP”, a précisé à ce propos Habib Khedher.
Le changement dans la composition des commissions doit être annoncé officiellement lors de la réunion du bureau de l’ARP, avant d’être publié sur le site officiel de l’ARP, conformément au règlement intérieur du parlement. Or cette procédure n’a pas été appliquée en raison notamment de l’absence du président du parlement pour des raisons de santé.
Khedher a estimé que le changement au sein des blocs parlementaires, qui a touché ceux de Nidaa Tounes (expulsion de 4 parlementaires dont Chaker Ayadi, président de la commission du règlement intérieur, de l’immunité, des lois parlementaires et des lois électorales), et du FP a causé une modification dans la composition des commissions.
“Le nouveau groupe parlementaire du FP ne peut exiger la modification de la composition des commissions et revendiquer son quota dans les mêmes commissions, étant donné que la répartition des tâches au sein des commissions s’effectue conformément au règlement intérieur et au début de la session parlementaire”, a estimé Kedher.
Il a indiqué, dans ce sens, que la formation d’un nouveau bloc parlementaire portant le nom du FP et composée de 9 élus ne change rien à la donne et n’octroie aucune faveur à ce nouveau groupe.
“La poursuite des travaux au sein des commissions concernées avec la même composition est contraire à la loi”, a-t-il ajouté.
Pour ce qui est de la commission des finances, le membre du bloc démocrate, Ghazi Chaouachi a fait savoir que son groupe avait cédé son droit de présider ladite commission au FP.
“La commission des finances est une commission législative qui travaille selon une spécificité particulière et examine des dossiers sensibles. Cela a conditionné notre choix en faveur du maintien du statut quo en ce qui concerne ladite commission, c’est-à-dire en maintenant Mongi Rahoui à sa tête, et ce par le biais d’une correspondance officielle adressée au bureau de l’ARP”, a précisé Chaouachi.
Le membre du bloc démocrate a, cependant, fait savoir que sa formation compte faire valoir son droit à la présidence de la commission de la jeunesse, de la culture, de l’éducation et de la recherche scientifique. Il a également laissé entendre que le bloc “Allégeance à la Patrie” pourrait remplacer celui du FP au sein du bureau de l’ARP, puisqu’il est majoritaire par rapport au bloc du Front.
Chaouachi a souligné la possibilité d’annoncer les changements dans la composition des commissions lors de la réunion du bureau du parlement prévue jeudi.
Rappelons que neuf députés avaient présenté le 28 mai dernier leur démission du bloc du FP qui comptait alors au total quinze membres. Il s’agit de Zied Lakhdar, Mongi Rahoui, Aymen Aloui, Heykel Ben Belgacem, Nizar Amami, Fathi Chamkhi, Chafik Ayadi, Abdelmonem Belanes et Mourad Hmaidi.
Les démissionnaires ont présenté, le 12 juin 2019, une demande officielle au bureau de l’ARP pour former un nouveau bloc parlementaire portant le nom du Front Populaire. La constitution de ce bloc n’a pas encore été annoncée officiellement malgré la tenue de plusieurs réunions du bureau de l’ARP.