Le porte-parole du Front populaire (FP) Hamma Hammami fait obstacle au Front. Le FP ont connait un nouveau départ aujourd’hui à Béja, lieu où le martyr Chokri Belaid a tenu son dernier meeting, ont déclaré dimanche des dirigeants du Front au cours d’un meeting dans la ville de Béja.
Selon Mongi Rahoui, Hamma Hammami n’est plus le porte-parole du Front. Il représente quatre partis seulement. Les vrais dépositaires du Front sont convaincus que ce meeting marque un tournant dans l’histoire du Front après son ébranlement, rappelant que c’est à cet endroit même que Chokri Belaid s’est adressé aux militants de la formation politique pour la dernière fois. Ce meeting revêt une symbolique toute particulière dans la mesure où il constitue un nouveau départ et propose une alternative forte après le désagrégement du Front.
Il a affirmé, dans une déclaration à l’agence TAP que le Front se libère aujourd’hui de tout ce qui entravait son action et se présentera aux élections législatives dans toutes les circonscriptions avec des compétences capables d’apporter la plus-value nécessaire.
Mongi Rahoui a tenu à préciser qu’il n’a pas de problème personnel avec Hamma Hammami mais seulement “un désaccord autour d’un mécanisme démocratique” et que le candidat du Front à l’élection présidentielle est du ressort du bureau politique. Il a ajouté que les dirigeants du Front doivent assumer pleinement leur responsabilité dans l’échec essuyé lors des dernières élections municipales.
Mongi Rahoui a tenu à insister dans son intervention que le Front est un projet qui s’adresse au peuple, critiquant vivement ceux qui qualifient ses membres de droite. Il a souligné que le Front est déterminé à mener toute sorte de combat pour la patrie.
De son côté, le dirigeant Aymen Aloui a insisté que le Front reste unie à l’exception d’un groupe qui a décidé de se retirer. Il estime que Hamma Hammami est devenu un obstacle pour le Front en affichant son attachement à l’élection présidentielle. Aloui a regretté l’attitude du porte-parole du Front qui, selon lui, reflète un esprit de vengeance, loin de toute logique politique.
Le dirigeant a ajouté que le Front populaire n’est pas une carte à jouer mais un grand projet politique national, souligné qu’après le meeting de ce dimanche à Béja, les efforts seront axés sur l’unification des rangs et la rectification du processus, mettant en garde contre toute tentative de réduire le Front au statut d’une “propriété privée”.
Aymen Aloui a affirmé à la TAP qu’après l’identification de la nature du conflit au sein du Front et après avoir rompu avec “la langue de bois”, le FP démarre sur des bases solides, estimant qu’à l’origine du conflit, des secrétaires généraux qui ont choisi de se séparer du Conseil central, des indépendants et du Parti des Patriotes Démocrates Unifié (PPDU).
Nizar Ammami considère, lui aussi, que les dirigeants du Fronts sont responsables des crises qui secouent la formation politique. Mais, d’après lui, ” ce n’est pas la candidature de Mongi Rahoui à l’élection présidentielle qui a empiré la situation. L’affaire est beaucoup plus profonde, a-t-il confié. Elle renvoie à l’attitude narcissique et individualiste de certains dirigeants du Front, selon ses dires.