La chambre criminelle spécialisée dans la justice transitionnelle au Kef a décidé, vendredi, de reporter au 29 novembre prochain l’examen de l’affaire de l’usage de la chevrotine à Siliana.
Les incidents de la chevrotine à Siliana remontent au 27, 28 et 29 novembre 2012 sous la Troïka. Ils avaient opposé des manifestants aux forces de l’ordre sur fonds de revendications sociales pour l’emploi et le développement dans la région. Des centaines de personnes ont été blessées par des tirs de chevrotines dont 23 jeunes souffrant de séquelles (perte partielle ou totale de la vue).
Les victimes de ces évènements étaient présentes lors de l’audience ce vendredi à laquelle a assisté, en tant que témoin, Ali Larayedh, député d’Ennahdha et ministre de l’Intérieur à l’époque.
Prenant la parole, les victimes ont accusé Ali Larayedh du fait qu’il était le premier responsable de l’appareil sécuritaire lors de ces évènements, estimant que c’était lui qui avait donné des instructions pour faire usage de la chevrotine.
Dans son témoignage, Ali Larayedh a réfuté ces accusations, précisant qu’il avait eu connaissance de l’emploi de la chevrotine du ministre de la Santé de l’époque.
Il a imputé la responsabilité aux dirigeants sécuritaires qui, selon lui, avaient agi en conséquence de la situation sur le terrain sans en référer à la hiérarchie. D’après lui, des instructions ont été données par la suite pour arrêter l’usage de la chevrotine.
Ali Larayedh a ajouté qu’il avait changé à l’époque les responsables sécuritaires dans le gouvernorat de Siliana.
Entendu à son tour, le responsable de la protection civile au moment des évènements, Taoufik Zemmal a indiqué que plusieurs personnes ont été transférées au service des urgences de Siliana, précisant que les blessures étaient bien visibles sur certains corps. Selon lui, des citoyens et des policiers touchés par des gaz lacrymogènes ont été également conduits vers les urgences.