Plus d’un mois après, des laïcs dénoncent la visite de Ghannouchi en France

Plus d’un mois après la visite de Rached Ghannouchi en France, le 15 mai 2019, les réactions et les dénonciations de cet accueil ne font que commencer.

Le fondateur du parti d’Ennahdha, Rached Ghannouchi a rencontré les membres du gouvernement français ainsi que des députés. Une délégation parlementaire et le secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne ont partagé des photos et des tweets sur leurs différents comptes des réseaux sociaux pour diffuser l’information.

Du quai d’Orsay au palais du Luxembourg, de l’hôtel Matignon à l’Assemblée nationale, Ghannouchi a été reçu tel un haut dirigeant mais cela a suscité l’indignation de journalistes et féministes en France surtout après la publication de la députée LREM, Sira Sylla, qui a fait la promotion de cette visite centrée sur les prochaines élections législatives et présidentielles en Tunisie.

https://twitter.com/sirasylla76/status/1128728879479308289

Cette députée a même cité Ghannouchi qui avait affirmé que la lutte contre le terrorisme passe par le développement.

Plusieurs figures laïques ont été agacées de voir ces tweets exhumés et de constater que le leader islamiste a été accueilli avec le sourire en France.

L’enseignante Fatiha Boudjahlat, auteure de “Combattre le voilement” s’est exprimée en dénonçant cet accueil qui donnerait une légitimité aux islamistes ce qui peut mettre en danger les femmes en Tunisie.

Idem pour la journaliste et militante laïque, Zineb El Rhazoui, qui a dénoncé le fait qu’une députée LREM s’affiche avec “le fascisme islamique”.

Dans un article publié par Marianne, le passé houleux et violent du parti a été mentionné lorsque durant les 1980 le mouvement a voulu imposer l’islamisme face au régime de Zine Abidine Ben Ali.

La même source cite l’ouvrage “Les réseaux d’Allah” de l’écrivain, Antoine Sfeir, qui a mentionné une déclaration de Ghannouchi qui vise à islamiser l’Occident.

Rached Ghannouchi a aussi des positions bien déterminées face à la polygamie, l’égalité de l’héritage, la mixité. Il est aussi contre le travail des femmes, en dehors du foyer.