“Nous implorons l’Etat tunisien de garantir notre droit au travail décent et de réviser les législations relatives à la résidence et au travail en Tunisie”, tels étaient les propos d’un certain nombre de migrants provenant de l’Afrique subsaharienne, lors d’une rencontre organisée, mardi à Tunis, par L’Internationale des services publics (PSI) (une fédération syndicale internationale qui rassemble les travailleurs du secteur public).
Estelle, une immigrée ivoirienne qui réside en Tunisie depuis 2016 a indiqué que l’idée de venir en Tunisie, émanait de sa soeur, notant que la détérioration de la situation économique et sociale était la raison derrière sa décision de quitter son pays pour chercher du travail ailleurs.
Elle a ajouté qu’elle avait commencé à travailler en tant que femme de ménage, révélant que le salaire des six premiers mois lui avait servi à payer l’intermédiaire qui lui avait trouvé cette opportunité.
Estelle explique qu’elle avait ensuite exercé dans une pharmacie pour financer les dépenses relatives à ses études dans un centre de formation professionnel privé, dans l’objectif de pouvoir obtenir le droit à la résidence et l’opportunité d’un travail décent en Tunisie.
Elle a déploré le fait de ne pas avoir obtenu sa carte de séjour en Tunisie bien qu’elle y est réside depuis trois ans, exprimant ses craintes quant aux poursuites policières qui la gûette, dans la mesure où la loi en Tunisie conditionne le droit à la résidence par l’obtention d’un diplôme d’enseignement supérieur ou d’un diplôme de formation professionnelle.
Nicole, une autre ivoirienne venue en Tunisie en l’année 2007, a indiqué qu’elle travaillait en tant que femme de ménage, révélant avoir été arrêtée par la police il y a deux mois, après que son employeur l’ait accusée d’être derrière le vol de sa demeure, assurant que la justice l’avait par la suite acquittée. “Mon employeur m’avait promis de réguler ma situation mais cela n’était que de fausses promesses”, a-t-elle déploré.
Pour sa part, la secrétaire régionale de la PSI, Najoua Mhenni a indiqué dans une déclaration à la TAP, que cette rencontre est organisée en signe de solidarité avec les travailleurs migrants, peu de temps avant la célébration de la journée mondiale des migrants correspondant au 20 juin de chaque année. Elle a souligné que la PSI se charge de former les membres constituants des syndicats qui lui sont affiliés, en matière d’encadrement des migrants sur les droits de travail.
Elle ajouté que la PSI aspire à garantir les droits du travail des migrants et exécute un projet qui se base sur les valeurs de droit de l’Homme.