Une nouvelle étude élaborée par l’association ” Aswat Nissa ” sur ” l’intégration de l’approche du genre social dans la réforme du secteur de la sécurité en Tunisie ” a souligné la nécessité d’intégrer l’approche du genre social dans le domaine de la sécurité et aussi lors de la mise en vigueur des lois promulguées entre 2014 et 2018, a annoncé, lundi, Ines Balti, chargée de l’appui auprès de l’association ” Aswat Nissa “.
L’approche du genre social figure parmi les mécanismes efficaces pour l’évaluation de l’action sécuritaire, sa promotion et la garantie de l’application de la loi en tenant compte des besoins des différentes catégories sociales, a-t-elle affirmé lors d’une séance d’audience tenue par la commission de la sécurité et la défense consacrée à la présentation de cette étude qui sera publiée le 25 juin courant.
En ce qui concerne la mise en vigueur de la loi organique n° 2017-58 du 11 août 2017, relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’étude a appelé à la mise en place d’une instance nationale pour la coordination entre les différents ministères afin de mettre en application cette loi, outre la formation des agents des unités spécialisées dans les crimes de violence en tenant compte des besoins spécifiques des personnes handicapées.
Concernant l’application de la loi organique n° 2015-26 du 7 août 2015, relative à la lutte contre le terrorisme et la répression du blanchiment d’argent, l’étude a mis en exergue l’importance de fournir les mécanismes relatifs à l’information, la protection et l’encadrement des personnes handicapées, victimes de violence.
Elle a recommandé aussi l’organisation de sessions de formation en matière des crimes de terrorisme au profit des différentes parties intervenantes, portant sur la manière de prise en charge des victimes de violence et des catégories vulnérables (femmes, enfants, personnes âgées).
L’étude a incité aussi à revoir la loi n° 2001-52 du 14 mai 2001, relative à l’organisation des prisons afin de l’adapter aux exigences de l’approche du genre social, signalant que cette loi n’a pas été actualisée depuis 2001.
D’un autre côté, l’étude a proposé d’élargir le concept de la sécurité d’Etat à celui de la sécurité humaine qui joue le rôle de la protection des libertés individuelles et des individus contre les dangers, tout en veillant à instaurer des régimes politiques, socio-économiques et culturels garantissant une vie digne.
Les recommandations de cette étude ont été approuvées par les membres de la commission de la sécurité et de la défense et seront soumises à l’assemblée des représentants du peuple. L’accent a été mis sur la nécessité de fournir les financements nécessaires pour la mise en vigueur de ces lois et l’attribution de budgets qui devraient être inclus dans le budget de l’Etat de 2020.
Ils ont aussi appelé à multiplier les sessions de formation afin de mieux faire connaitre l’approche du genre social et l’intégrer dans les différents domaines.