Lors d’une conférence de presse tenue lundi 27 mai au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), la Coalition nationale contre les violences a exprimé son refus du projet gouvernemental portant sur la création d’un observatoire national de lutte contre les violences faites aux femmes.
La coalition indique que ce projet de décret gouvernemental est en contradiction avec les dispositions de la loi organique numéro 58 de l’année 2017, relatives à la lutte contre les violences faites aux femmes, ajoutant que les représentants de la société civile n’ont pas participé à son élaboration.
Depuis l’adoption de la loi de 2017, la coalition avait demandé l’accélération de la création de l’observatoire vu son importance dans le suivi, la bonne application de la loi et l’élaboration des stratégies et des politiques à même de garantir l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
La présidente de l’association, Beity Sana Ben Achour, a affirmé que la coalition a refusé le projet de décret gouvernemental qui a été élaboré sans consultation de la société civile, précisant que cet observatoire ne pourra pas assumer son rôle et les objectifs fixés par la loi.
Dans ce contexte, elle a ajouté que le projet de décret gouvernemental avait exclu les représentants de la société civile indépendants malgré le rôle important des associations et leur engagement dans la prise en charge des centaines de femmes victimes des violences, notamment en matière d’écoute et l’accompagnement.
Elle a appelé à la nécessité de renoncer au projet du décret gouvernemental en vue de créer un observatoire national qui tient compte de la réalité et du vécu des femmes victimes de violence dans les régions, insistant sur la participation des associations nationales et locales actives dans ce domaine pour mettre fin à la politique d’exclusion et de marginalisation de la société civile.
Elle a également suggéré la tenue d’une réunion entre toutes les parties concernées par l’égalité entre les deux sexes afin d’élaborer un projet de décret portant création d’un observatoire national sous forme d’établissement publique indépendant, qui travaille en collaboration avec les instances et établissements gouvernementaux et non gouvernementaux et doit répondre aux attentes des femmes victimes de violence.