Cannes 2019 : Trois questions à Alaa Karkouti, cofondateur de l’Arab Cinema Center

Des professionnels arabes du film, ont été récompensés, samedi, par les prix “The Arab Critics Awards” 2019, décernés en marge du Festival du 72ème Festival de Cannes. L’agence TAP a eu un bref entretien avec Alaa Karkouti, cofondateur de l’Arab Film Cinema (ACC), institution panarabe qui gère ces prix depuis déjà cinq ans.

Quelle motivation vous a guidé pour la création d’un Centre du Cinéma arabe ?

L’idée de lancer un Centre de cinéma arabe nous est venue de ce vide constaté dans le traitement général accordé au cinéma arabe. Ceci émane aussi de notre idéal à se réunir sur une plateforme en la matière qui fait office d’un véritable simulateur pour les professionnels basé sur une stratégie de travail assez étudiée.

Il faut dire que les parties officielles arabes en charge du cinéma, pour la plupart, changent assez souvent de stratégies sans pour autant placer le cinéma dans leurs priorités.

En quoi consiste l’importance de décerner un prix de la critique sur le cinéma arabe ?

L’instauration des prix de la critique dans le cinéma de la région réside dans ce suivi peu satisfaisant dans le milieu des nouvelles productions arabes, largement distinguées et primées dans des manifestations en dehors de la région.

Remettre des prix annuels devrait contribuer à motiver les autres critiques à suivre constamment le cinéma arabe et par conséquent aider à davantage de promotion des films et l’amélioration de l’écriture cinématographique.

D’ailleurs, plusieurs critiques sur le cinéma arabe ont été ralliés à nos actions. Depuis le lancement des prix de l’AAC, leur nombre dans le jury n’a cessé d’augmenter et s’est vu doublé voire triplé en l’espace de quelques années.

Pourquoi ce choix de décerner des prix en marge du festival de Cannes ?

Ce choix porté sur Cannes est tout à fait judicieux et logique. Le festival de Cannes jouit d’une place privilégiée en tant que manifestation cinématographique internationale de référence.

Décerner des prix en marge du festival serait alors largement favorable à une meilleure promotion et visibilité du meilleur du cinéma arabe.

Cannes offre des chances supplémentaires pour le cinéma arabe comme pour tous les cinémas du monde à mieux se positionner et s’affirmer en tant qu’industrie qui évolue dans ses approches.