Les partenaires de la première édition du programme cinématographique africain ” Sentoo ” ont annoncé, samedi, au Pavillon tunisien au Festival de Cannes 2019, la sélection de six projets cinématographiques, 4 fictions et 2 documentaires, issus des six pays membres.
Créé il y a un an à Cannes, ce programme cible des films en phase de développement dans les genres fiction et documentaire.
Côté fiction, les projets retenus sont ” L’aurore Boréale ” de Oubeyd Ayari (Tunisie), ” Boom Boom Sonata ” de Mohamed Akram Nemmassi (Maroc), ” Mouton de Saada ” de Pape Bouname Lopy (Sénégal) et ” Aida ” de N’Diaye Hawa Aliou (Mali).
Dans le genre documentaire, sont sélectionnés les projets “Ville en mutation ” de Kadade Riba Bawa (Niger) et “Djelia” de Sangare Boubacar (Burkina Faso).
La liste des projets de films a été annoncée par le Tunisien, Ikbel Zalila, membre du comité de sélection et consultant du programme Sentoo.
Selon le descriptif donné des œuvres sélectionnées, elles se situent principalement dans le cadre de leurs pays respectifs et abordent des thèmes d’actualité en région africaine. Leurs approches assez singulières avaient particulièrement séduit le comité de sélection.
Des médias et cinéma, au phénomène de la migration Sud-Sud, la sagesse des griots de l’Afrique de l’Ouest et la grande histoire du Mali, les projets touchent à de larges centres d’intérêts propres à chaque réalisateur.
Les candidats sélectionnés, issus des pays du Nord et de l’Ouest du Continent, bénéficieront d’un accompagnement artistique et un soutien pour le développement de leurs projets de films.
Au total, 78 candidatures ont été déposées sur le site Sentoo dédié à ce programme -dont 4 jugés éligibles-: soit 50 fictions et 24 documentaires. Un classement par pays fait état de 21 projets de Tunisie, 16 du Maroc, 13 du Burkina Faso, 11 du Sénégal, 10 du Mali et 3 du Niger.
Une somme de 5.000 euros sera attribuée à chacun des participants par leurs pays respectifs.
Ils seront invités à participer à trois résidences sur une période de six mois allant de juin à décembre 2019.
La première aura lieu au Sénégal du 24 au 30 juin, la seconde en Tunisie du 7 au 20 octobre et la troisième se tiendra au Maroc vers fin décembre. Ils auront un accompagnement sur des étapes qui couvre l’écriture cinématographique et la stratégie de développement et de production propre à chaque projet.
L’annonce des projets s’est faite en présence des représentants du Centre National du Cinéma et de l’Image (CNCI) et leurs homologues cinématographiques du Mali, Maroc, Niger, Burkina Faso et Sénégal.
La nouveauté annoncée par Chiraz Laatiri, directrice générale du CNCI est l’entrée de “trois pays africains dans le programme, à savoir la Côte d’Ivoire, le Rwanda et le Togo” qui viennent de se joindre aux six premiers pays.
Plusieurs partenaires sont associés à ce programme dont l’OIF, l’UNESCO et l’opérateur de télécommunications Orange. Un choix de partenaires guidé, selon Laatiri, par l’intention de ” garder l’identité Sud-Sud de ce programme (Sentoo)” partant de la politique de soutien dans la région de la part de partenaires qui adoptent des formules spécifiques dans une optique Sud-Sud.
Selon Pierre Barrot, responsable des programmes cinéma et audiovisuel à l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), ” la dimension de coopération africaine est d’actualité “.
Il a dans ce sens parlé du film ” Atlantique ” de Maty Diop, en compétition à Cannes cette année, qui est réalisé dans le cadre d’une coopération de l’OIF avec deux pays africains.
” Atlantique “, tient-il à rappeler, avait démarré moyennant un financement africain dans un premier temps du Sénégal et la Côte d’Ivoire par la suite.
Il s’agit d’une” tendance qui a de l’avenir”, a-t-il conclu.
Le programme Sentoo est créé en marge du Festival de Cannes 2018 à l’initiative du CNCI.
Il émane d’une volonté à créer des ponts d’échange et de partenariat entre Centres nationaux de Cinéma ou Institutions similaires de la rive Sud de la Méditerranée, en particuliers ceux des pays africains.
L’idée est de placer un fonds de codéveloppement pour accompagner des projets cinématographiques dans la région.
Chaque année, une bourse est allouée à des candidats dans le cadre de ce programme qui devait s’élargir davantage vers d’autres institutions de Cinéma dans la région avec le ralliement des 3 pays annoncés à Cannes.