Sous un temps pluvieux sur la Croisette, le festival Manarat nouveau né du cinéma méditerranéen a dévoilé samedi les grands axes de sa 2e édition, prévue du 1er au 7 juillet prochain.
Lancé il y a un an sur le pavillon tunisien au festival de Cannes, Manarat renoue avec ce cadre prestigieux d’une plateforme qui draine un nombre impressionnant de décideurs et professionnels du film dans le monde.
Au cours d’une conférence de presse, les organisateurs de Manarat ont fait le point sur la prochaine édition en présence des partenaires français, des représentants des délégations arabes et africaines et plusieurs médias de la région accrédités à Cannes.
Le mot d’ouverture a été lancé par Dorra Bouchoucha, directrice artistique de Manarat accompagnée par Chiraz Laâtiri, directrice générale du Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), Sophie Renaud directrice de l’Institut français de Tunis (IFT) et un représentant du Centre national français du cinéma et de l’image animée (CNC).
Dorra Bouchoucha a annoncé un jury de cinq membres, réalisateurs et interprètes, de divers pays méditerranéens qui décernera le Manar d’Or du meilleur film et de la meilleure interprétation.
Le line-up sera composé de longs métrages de fiction et documentaires provenant d’une vingtaine de pays qui seront présentés entre la compétition et la section panorama. Le festival prévoit des séances hommage, l’état des lieux des cinémas égyptien et italien ainsi que des séances débat avec des personnalités du monde du 7e art autour de l’Etat actuel du cinéma.
Des rencontres institutionnelles sont programmées dont celles des Centres de cinéma nationaux qui seront un rendez-vous annuel permanent à Manarat.
Le but étant de nouer des liens et faciliter les échanges des productions cinématographiques qui constituent le principal intérêt des organisateurs pour une meilleure circulation des films.
Des panels professionnels auront lieu entre institutions publiques professionnelles sur les obstacles à la distribution du film arabe et l’impact du festival sur ce créneau.
Dorra Bouchoucha a exprimé le souhait du festival de faire de la Méditerranée un creuset de la civilisation qui privilégie l’idée d’échange, en dehors des classements plutôt politiques d’une rive occidentale et autre orientale.
Les organisateurs ambitionnent d’ancrer ce festival dans le paysage méditerranéen tout en comptant sur le soutien de leurs partenaires de la région.
A cet effet, Sophie Renaud, directrice de l’Institut Français de Tunis (IFT) a souligné l’intérêt de créer ce festival qui émane du constat de la nécessité d’offrir un espace d’échange professionnel en Tunisie qui puisse jouer un pont entre les deux rives de la Méditerranée.
Plusieurs partenaires publics et privés s’associent à ce festival né d’un partenariat entre le CNCI et le CNI via l’appui de l’IFT.
L’opérateur privé Orange Tunisie s’associe au festival et rejoint la BIAT qui continue son engagement de l’année dernière pour une nouvelle action de parrainage à travers le fonds de soutien au cinéma créé dans le cadre de Manarat.
Côté institutions publiques, le festival bénéficie du soutien du ministère des Affaires cultuelles et celui du Tourisme et de l’Artisanat.
Chiraz Laatiri a rappelé la création en 2018 de l’Arab Film Commission, organisme régional permanent qui regroupe sept pays arabes (Tunisie, Maroc Jordanie, Liban, Egypte, Palestine et Algérie).
Elle a annoncé qu’une “nouvelle initiative baptisée ” Arab film plateform” sera bientôt annoncée dans le cadre de Manarat.
Les partenaires Français, Belges et Italiens seront présents dans le cadre des actions de leurs Fonds de codéveloppement dans le cinéma.
Le CNC France et l’IFT de Tunis continuent leur accompagnement à Manarat entamée l’année dernière.
Pour le représentant du CNC, les liens de coopération sont assez forts avec le cinéma tunisien, citant le film ” Tlamess ” de Alaeddine Slim en compétition à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 2019 qui avait bénéficié d’une aide du CNCI tunisien et du CNC français.
Il rappelle que l’aide au cinéma du monde du CNC est ouverte aux productions cinématographiques du monde entier sachant que 17 films ont bénéficié d’une aide du CNC dont 4 en compétition officielle à Cannes.