C’est bien grâce à un exercice « démocratique » taillé sur mesure, depuis l’instance Iadh Ben Achour jusqu’à la Constituante, que la Nahdha est aujourd’hui au pouvoir et détient tous les pouvoirs en Tunisie malgré son incompétence, son clanisme et sa tendance à servir plus les intérêts de ses bailleurs de fonds turco-qataris que notre mère patrie !
Il est donc plus que surprenant de voir l’un de ses dirigeants considérer les efforts de l’ISIE -pour inciter le plus grand nombre de Tunisiens à s’inscrire sur des listes électorales- de tentative de gonfler le registre électoral à des fins occultes.
Ceci est d’autant plus surprenant que le parti qui s’insurge contre l’ISIE qui réalise, contre toute attente, un nombre d’inscrits record, a lui-même été financé par des personnes décédées, comme en témoigne le rapport de la Cours des comptes.
Pour le dirigeant nahdhaoui, il y aurait des parents qui avaient trouvé leurs enfants inscrits alors que ces derniers n’avaient pas procédé par eux-mêmes à leur propre inscription. «Nous sommes pour une plus grande mobilisation mais pas pour gonfler le registre électoral ou encore que l’on procède à l’enregistrement électronique. Il faut que l’électeur se déplace lui-même pour aller s’inscrire dans un bureau de vote, sinon il n’est pas sûr qu’il accomplisse son devoir électoral».
Drôle de raisonnement, les morts qui ont offert des dons à la Nahdha se seraient-ils donc déplacés eux-mêmes pour injecter de l’argent liquide dans ses caisses ?
Réponse de l’ISIE : il s’agit de cas isolés qui ne dépassent pas les 15, ce qui ne peut donc pas être généralisé sur l’ensemble des nouveaux inscrits dont le nombre s’élève à 910 000 personnes. Parmi les nouveaux inscrits figurent 30% de jeunes dont l’âge se situe entre 18 et 30 ans et près de 55% de femmes.
Alors, ces nouveaux électeurs représenteraient-ils une menace pour un parti sûr de sa victoire si l’on en croit les déclarations de son président ?
Nebil Baffoun, président de l’ISIE, a déclaré à WMC que l’Instance est en train de jouer son rôle de sensibilisation et de mobilisation pour couvrir le plus large électorat possible. Depuis l’ouverture des enregistrements, 100% des lycées et des universités ont été couverts par les agents de l’instance dont le nombre dépasse les 3 000 sans oublier les cafés, les zones rurales, les centres névralgiques de commerce et les zones industrielles ainsi que les établissements publics et privés où les agents de l’ISIE se sont rendus pour procéder à l’enregistrement de nouveaux électeurs sur les listes électorales.
Dans des pays démocratiques comme la France qui a accordé un soutien inconditionnel au parti islamiste tunisien, chaque Français majeur est inscrit automatiquement sur les listes électorales, la seule condition est qu’il ait effectué les démarches de recensement citoyen au moment de ses 16 ans.
Les déclarations du parti islamiste visent-elles à susciter des doutes quant à la probité de l’Instance ?
«Si la montagne ne vient pas à Mahomet, Mahomet ira à la montagne», un adage que l’ISIE a bien mis en pratique cette fois-ci en allant chercher les électeurs potentiels là où ils se trouvent et en les incitant à accomplir leur devoir électoral. La démocratie, si réellement on y croit, ne doit pas et ne peut être un costume cousu à la taille des plus « riches », des plus corrompus ou de ceux qui usent de la foi des gens et investissent dans leur pauvreté pour les « avoir ». Au contraire, elle doit permettre à tous et à toutes de choisir qui doit décider de leur avenir et de ceux de leurs enfants pour eux et au mieux de leur intérêt !
Amel Belhadj Ali