La commission judiciaire du Parlement suisse a décidé mercredi de reporter d’environ trois mois sa décision sur la réélection du procureur général suisse, Michael Lauber, chargé des enquêtes sur le scandale de corruption à la Fifa.
Sa décision fait suite à l’ouverture la semaine dernière d’une “enquête disciplinaire” de l’autorité de surveillance du parquet suisse (AS-MPC) à l’encontre de M. Lauber, après la révélation par des médias d’une rencontre non déclarée, en 2017, avec le président de la Fifa, Gianni Infantino, qui est aussi suisse.
Cette enquête vise à savoir si M. Lauber a commis “d’éventuelles violations de ses devoirs de fonction” dans le cadre des procédures sur la Fédération internationale de football association (Fifa).
La commission judiciaire, chargée se prononcer sur la rééligibilité du procureur, “ne veut pas se prononcer dans le climat de tensions actuel”, a-t-elle indiqué dans un communiqué, précisant avoir pris sa décision à “l’unanimité”.
Cet organe parlementaire se réunira à nouveau fin août-début septembre pour réétudier le dossier et se prononcer. Le Parlement aura le dernier
mot.
L’élection du procureur général, qui devait avoir lieu en juin, “aura lieu au mois de septembre”, a indiqué à l’AFP le président de la Commission judiciaire, Jean-Paul Gschwind.
M. Lauber, à la tête du parquet suisse depuis 2012, a assuré qu’il entendait briguer un troisième mandat, en dépit de l’ouverture de l’enquête disciplinaire qu’il a vivement critiquée.
Dans son rapport annuel d’activité, présenté fin avril, l’AS-MPC avait légitimé les deux premières rencontres entre MM. Lauber et Infantino, qui avaient été dévoilées par les Football Leaks.
Mais ces dernières semaines, des médias suisses ont fait état d’une troisième rencontre entre les deux hommes. M. Lauber dit ne pas s’en souvenir.