Une ambiance de spiritualité, au rythme du soufisme et du chant liturgique a marqué l’ouverture de la 37ème édition du festival de la médina de Tunis, vendredi soir au théâtre des Régions à la Cité de la Culture, une ouverture avec le spectacle “Lella” d’Amina Srarfi.
Ce spectacle est un hymne au chant religieux féminin que connaissaient les “zouis” tunisiennes et qui rentre dans le grand imaginaire et la pure tradition vocale féminine dans le pays. Il revisite un patrimoine vocal et sonore inédit menacé de perdition des confréries. Il n’est est aujourd’hui pratiqué que dans les manifestations religieuses et certains mausolées. L’appellation “Lella” renvoie à une forme de politesse et de respect jadis attribuée à une Dame d’un certain milieu aisé, en milieu rural ou citadin.
Devant un grand public, les membres de la troupe ont donné une performance inspirée de la tradition soufie alliant chant et danse, non stop de 22h à minuit trente.
Ce spectacle est un mélange de chant mystique et de danse présentés par une formation à majorité féminine, mais où la présence, même minime, d’artistes hommes, s’est fait cependant remarquée.
Dans son apparition sur scène, la chanteuse Nabiha Karaouli a interprété une variété de chansons dédiées aux Saintes tunisiennes.
Quant à la comédienne Leila Chebbi, elle a ouvert le bal par un slam qui coïncide avec le thème de la soirée. Ses apparitions slam sur scène ont rythmé l’ambiance festive du spectacle qui rappelle celle des monastères.
Deux dames appelés “Madahats” dans le milieu du chant soufi ont également été associées à ce spectacle, avec des prestations, où elles implorent Dieu et le prophète Mohamed.
“Lella” est un projet musical de l’artiste Amina Srarfi dont la présentation a été récemment faite à la maison de la Culture Ibn Khaldoun dans le cadre d’un festival dédié au chant soufi.
Amina Srarfi est connue par sa troupe féminine “Al Azifat” qui interprète un large répertoire de chansons. Il s’agit souvent de tubes assez originaux qui reprennent des classiques de la chanson tunisienne.