La justice suisse a ouvert une “enquête disciplinaire” à l’encontre du procureur général helvétique, Michael Lauber, en charge des enquêtes sur le scandale de corruption à la Fifa.
L’Autorité de surveillance du parquet suisse (AS-MPC) avait déjà lancé le 25 avril une enquête préliminaire après la révélation par les médias suisses d’une rencontre non déclarée, en 2017, entre M. Lauber et le président de la Fifa, Gianni Infantino.
Deux premières rencontres ayant eu lieu en 2016 avaient été dévoilées par les Football Leaks, mais le procureur avait expliqué en novembre dernier que “ce type de rencontres avec les parties plaignantes est normal et régulier, notamment dans les affaires complexes”.
Mais en avril, des médias suisses ont fait état d’une troisième rencontre entre les deux hommes.
Selon l’agence suisse ATS, aucun des participants supposés ne s’en souvient.
A la suite de l’enquête préliminaire, l’AS-MPC a annoncé dans un communiqué vendredi que M. Lauber était désormais visé par une “enquête disciplinaire”.
S’exprimant peu après cette annonce, M. Lauber a indiqué en conférence de presse qu’il entendait malgré tout continuer à briguer un nouveau mandat.
Le Parlement doit en effet décider en juin s’il le reconduit dans ses
fonctions pour la période 2020-2023.
“Il n’y a “aucune raison de retirer ma candidature”, a-t-il dit, dénonçant la “crise institutionnelle” créée par l’ouverture d’une enquête disciplinaire.
“On donne l’impression que je ne donne pas la vérité””, a-t-il regretté.
Il a reconnu avoir “probablement” commis “des fautes”, mais a indiqué ne pas comprendre pourquoi il y avait des discussions dans les médias “depuis cinq semaines sur cette troisième rencontre”, sur laquelle il n’a pas fourni de détails.