Les enseignants universitaires affiliés à l’Union des Enseignants Universitaires et Chercheurs Tunisiens (IJABA), ont organisé, samedi, une marche de protestation qui a démarré du siège du ministère de l’Enseignement supérieur jusqu’à l’avenue Habib Bourguiba à Tunis, en protestation contre l’installation des universités étrangères en Tunisie et pour revendiquer la mobilisation des fonds nécessaires pour la réforme de l’Université publique en Tunisie.
Le coordinateur général de l’Union, Najmeddine Jouida, a déclaré à cet effet que ce mouvement de protestation intervient pour défendre la dignité de l’enseignant universitaire, sauvegarder l’Université publique, et pour riposter aux “contre-vérités propagées par le ministère de l’Enseignement supérieur au sujet de leurs revendications”.
Jouida qui a pris la parole lors de ce mouvement de protestation, a indiqué qu’ “au moment où l’Université publique tunisienne enregistre différents problèmes, l’attention du gouvernement s’est porté sur l’installation d’universités étrangères”, a-t-il dit, faisant référence à “une université française, en cours de construction à Bir El Bey, (gouvernorat Ben Arous).
De son côté, Zied Ben Amor, coordinateur général adjoint de IJABA, a déclaré que “l’octroi d’un terrain pour y bâtir une université étrangère au moyen du dinar symbolique, ainsi que du droit des étrangers à l’investissement à un taux de 100% dans le secteur de l’enseignement supérieur, constitue une infraction à la loi et à la politique adoptée par la Tunisie dans le domaine, depuis l’indépendance”.
Les deux orateurs ont à cet effet critiqué la politique adoptée par le chef de gouvernement Youssef Chahed et du ministre de l’Enseignement supérieur Slim Khalbous dans le traitement des problèmes de l’Université publique en Tunisie, et la question de financement de l’installation d’une université étrangère à partir d’une caisse propre au ministère de l’Enseignement supérieur.
A rappeler qu’un certain nombre d’enseignants universitaires affiliés à IJABA observent un sit-in au siège du ministère de l’Enseignement supérieur, depuis 41 jours, en protestation contre l’installation d’universités étrangères en Tunisie et pour revendiquer l’amélioration de la situation de l’Université publique tunisienne.