La politique tient la ligne éditoriale de certaines institutions de presse publiques et privées en Tunisie

La politique tient la ligne éditoriale de certaines institutions de presse publiques et privées en Tunisie, constate le Centre de Tunis pour la liberté de la presse dans son rapport annuel, lors d’une conférence de presse donnée ce mercredi.

Plusieurs entreprises de presses ont sciemment diabolisé les mouvements sociaux, selon le rapport qui s’est penché sur le rendement des médias pendant les périodes au cours desquelles les protestations sont à leur comble (les mois de janvier 2016, 2016 et 2018).

Le chercheur en sociologie des médias Kais Triaa qui a élaboré le rapport explique s’être basé sur le décodage des symboles, concepts et appels à intérioriser les images de pillage et de destruction par le feu pour amener l’opinion publique à associer la protestation à tout ce qui est négatif, et l’orienter, ainsi, vers le refus de ces mouvements quelques soient leurs objectifs.

L’étude s’est basée sur 1800 rapports relatifs aux mouvements de protestations durant les périodes entre 20 et 25 janvier 2016, 11 à 19 janvier 2017 et du 7 au 16 janvier 2018.
Ces rapports ont révélé une tendance à diaboliser ces mouvements, a-t-il fait observer. Il a constaté le retour en force, en 2018 de l’utilisation de concepts appelant à rejeter les protestations et prônant l’apaisement.

De son côté un membre fondateur du centre, Moez El Bey a présenté, à cette occasion, un sondage d’opinion réalisé auprès de 125 journalistes des différentes entreprises de presse. Il en ressort que 92 pc des répondants estiment que les médias ne sont pas neutres dans leur traitement des crises politiques et sociales, pointant l’existence de pressions “économique” et “politiques” sur les professionnels.

Le président du centre Mahmoud Dhaouadi, a pour sa part, abordé la situation ” déplorable” du journal “La Presse”, mettant en garde contre les tentatives de la ruiner.

Il s’est interrogé sur la non application de la décision de rattacher Radio Zitouna pour le Saint Coran au service public pour la tenir loin des tiraillements partisans et mettre fin aux tensions que connait l’entreprise après le licenciement de nombre de ses journalistes.