” La crise asphyxiante que vit la Tunisie exige la révision du système politique actuel “, a souligné mercredi Habib Guiza, secrétaire général de la confédération générale tunisienne du travail (CGTT).
Lors d’une manifestation organisée à Tunis à l’occasion de la célébration de la fête internationale du travail, Guiza a indiqué que la révision du système politique actuel, après son évaluation, passe obligatoirement par la réforme effective et la digitalisation de l’administration et des entreprises publiques.
Il convient également de garantir la bonne gouvernance et de lutter contre la corruption de manière méthodique afin que l’argent public ne soit pas gaspillé et soit dépensé dans des projets d’investissement, a-t-il dit.
Il a, en outre, souligné l’urgence de créer incessamment la cour constitutionnelle qui est le seul garant d’un Etat de droit appelant à la révision de la loi électorale pour permettre à la majorité de gérer les affaires du pays et au renforcement du rôle des instances constitutionnelles.
Guiza a aussi mis l’accent sur l’importance de mettre en place une stratégie nationale basée sur la priorisation de l’emploi des jeunes, l’amélioration des services sociaux (santé, éducation, transport, culture), l’adoption d’une politique budgétaire juste et équitable ainsi que l’instauration d’un dialogue social véritable entre les organisations syndicales, les composantes de la société civile et toutes les fractions politiques afin de faire sortir le pays de la crise.
Il a, par ailleurs, signalé que la conjoncture actuelle du pays est caractérisée par une crise à tous les niveaux, une instabilité politique, l’absence de programmes économiques et sociaux efficients et le non respect du pluralisme syndical.
Dans ce contexte, Guiza a appelé le chef du gouvernement à mettre en œuvre la décision du tribunal administratif du 5 février 2019 qui donne le droit à la CGTT de bénéficier de ses droits y compris la participation aux négociations sociales nationales et sectorielles notamment à travers le conseil national de dialogue social.
Selon le secrétaire général de la CGTT, la non reconnaissance du pluralisme syndical est une atteinte aux principes de la démocratie et une infraction des conventions internationales qui reconnaissent ce droit.