Les analyses médicales effectuées par la commission d’investigation des décès de nouveau-nés au centre de maternité et de néonatalogie de la Rabta, ont prouvé l’existence d’une infection bactérienne d’origine externe, contractée lors de la préparation alimentaire parentérale, a indiqué mohamed Douagi, président de la commission lors d’une conférence de presse, tenue jeudi, au siège du ministère de la santé.
Cette rencontre avec les médias n’a pas fourni de réponses exhaustives aux questions des journalistes quant aux parties responsables du décès de 14 nouveau-nés.
Douagi a souligné que la composition de la commission chargée d’enquêter sur cette affaire est une commission technique et qu’elle a accompli son travail dans de bonnes conditions, ajoutant que ses membres ont pris le temps nécessaire et examiné plus de 100 dossiers médicaux de patients admis au service de néonatologie au cours de la période allant du 4 au 10 mars 2019.
Le président de la commission a fait savoir qu’une version détaillée du rapport a été remise à la ministre de la Santé ainsi qu’aux autorités judiciaires. Le document, a-t-il dit, fait état de défaillances au niveau de la gouvernance en plus du non respect des règles de stérilisation entrainant le passage de la bactérie (Enterobacter cloacae) dans les poches alimentaires parentérales dans la salle de préparation.
Le rapport a, également, relevé un manque d’encadrement et de formation dans les rangs des agents responsables de ce service, affirmant que la plupart d’entre eux, ont refusé les analyses qui pourraient amener à définir l’origine de l’infection, tirant profit de leurs rapports privilégiés avec des parties se disant représentatives des syndicats mais qui n’a aucun lien avec la fédération générale de la santé.
Douagi a expliqué que le service de néonatologie accueillait, avant la survenue de ce drame 70 nouveau-nés, alors que sa capacité ne dépasse pas 30 nourrissons.
Le président de la commission s’est abstenu de fournir des réponses aux questions posées par les journalistes quant aux parties responsables des négligences qui sont à l’origine de ce drame, soulignant que la commission a mené son enquête “en toute autonomie et loin de toutes pressions”.
Il a dans ce sens nié l’existence de toxicité dans les équipements médicaux et les médicaments utilisés au niveau du service de néonatologie, notant que l’ensemble de ces médicaments et équipements, ont déjà été utilisés dans le même service avant la survenue du drame et qu’ils répondaient aux conditions d’hygiène.
Il a ajouté que la commission a mis à la disposition des autorités judiciaires la totalité de données collectées durant la période de l’élaboration du rapport, allant du 4 mars jusqu’au 17 avril 2019, date de la dernière analyse dans le cadre de l’enquête.
Douagi s’est engagé à fournir, dans les prochains jours, les résultats du rapport aux parents des nouveau-nés décédés, soulignant que la commission qui a regroupé 13 cadres médicaux, a coopéré avec la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme.,
Il a dans ce sens ajouté que le ministère de la santé a déjà entamé l’application des recommandations de la commission d’enquête, notamment, au niveau de la gouvernance dans les établissements hospitaliers, ainsi que la consolidation des ressources humaines nécessaires à leur bon fonctionnement.
De son côté, la ministre de la Santé par intérim, Sonia Bechikh a indiqué que l’équipe d’inspection du ministère mène sa propre enquête sur cette affaire