Environnement urbain : Et l’esplanade de la Mairie de Tunis devint un terrain de football !

Les enfants de la médina ou les lycéens de la Sadikia n’ont pas à chercher loin pour pratiquer leur sport favori. L’esplanade de la Mairie de Tunis leur offre deux terrains où ils peuvent s’éclater aux jeux de balle au pied.

Sauf que taper tout le temps sur un ballon avec pour terrain une esplanade en marbre mène indubitablement à la détérioration d’un parterre qui a coûté cher aux contribuables soucieux de l’image de la « Grande » Mairie de Tunis.

D’ailleurs, il suffit de s’y rendre pour réaliser à quel point elle a été détériorée. Mais ça ne gêne pas les maîtres des lieux qui le laissent dépérir dans une indifférence révoltante !

Souad Abderrahim –maire de Tunis- est en lice avec Anne Hidalgo -maire de Paris- et Muriel Bowser -maire de Washington- pour le prix de la Fondation The City de la meilleure mairesse du monde et qui sacre l’amélioration des services rendus aux citoyens. Est-ce le cas s’agissant de la Mairie de Tunis qui n’a pas réussi une année après les élections à rendre meilleure la vie des habitants de Tunis ?

Et ce qu’il s’agisse de la réorganisation des marchés municipaux, du réseau routier ou de l’environnement urbain.

Les marchés municipaux ont débordé sur les rues et avenues empêchant la circulation. Les étals anarchiques débordent sur les rues et les escrocs louent à la semaine et au m2 des places pour des vendeurs de légumes ou de fruits d’occasion sans parler des terrains municipaux squattés par toute sorte d’énergumènes et servant à la vente des vêtements usagers sans autorisation préalable.

Des considérations sociales peuvent-elles représenter une raison valable pour ne pas sévir et sanctionner les contrevenants ou au mieux leur chercher des solutions de substitution ?

Ou serait-ce encore une fois les considérations électorales qui font que nous laissons comme le dit le fameux dicton tunisien « l’eau couler sur les pastèques » (Tssayeb il mé al battikh) ?

Soit, mais jusqu’à quand les riverains devraient-ils supporter cette situation chaotique ? Et on n’en ait pas à l’exigence d’honorer la promesse électorale d’Ennahdha qu’est le WIFI !

La mairie de Tunis est à la traîne s’agissant de la rénovation de la voierie urbaine, de l’environnement physique, des espaces verts, sans oublier le scandale de l’attribution de noms de rues dont la traduction est incongru !

La mairesse de Tunis est tenace et déterminée dès qu’il s’agit de ses ambitions politiques ou celles de son parti. Tant mieux si ses ambitions peuvent aussi être au service du bien-être de ses concitoyens. Sauf qu’au train où vont les choses, nous avons l’impression que c’est la fameuse maxime décrétant ‘laisser les chiens aboyer’ alors que ‘la caravane continue sa route’ qui est de mise. Et ça serait vraiment triste.

Car comme le dit l’historien Ronald Wright : « On n’a pas besoin d’être archéologue pour savoir que rien ne dure et que personne n’est éternel ». Seuls les actes et les réalisations solides sont éternelles et tout ce que les Tunisiens veulent et attendent c’est du concret.

La Mairie de Tunis mérite qu’on lui accorde l’importance qu’elle mérite en préservant au moins sa bâtisse et il honteux de voir dans quel état de délabrement elle se trouve aujourd’hui ! Il y va de l’image de la ville de Tunis !

A.B.A