Le chef du Mouvement Al Hirak et ancien président de la république, Mohamed Moncef Marzouki, a vivement critiqué samedi le chef du gouvernement Youssef Chahed pour son appel à une charte d’éthique politique avant les élections de cette année.
“L’adoption des termes de la démocratie, de l’éthique politique et de la lutte contre la corruption ne sont que de la rhétorique destinée à mentir devant le peuple, faisant partie d’une opération de falsification lancée par de multiples mécanismes”, a estimé Marzouki lors d’un meeting samedi soir à Bizerte. Il a appelé le chef du gouvernement “à démissionner avant de se présenter aux prochaines élections, comme une éthique politique également”.
Il a souligné que “le peuple des citoyens n’acceptera pas la falsification des élections de 2019” et a exhorté “toutes les composantes de la société et les jeunes à y participer, en particulier pour la vigilance, la surveillance et l’enregistrement”, pour remporter ce qu’il a appelé “la bataille pour contrer tous ses actes frauduleux”.
“Comment des gens corrompus peuvent-ils combattre la corruption.. La lutte en Tunisie est la lutte du peuple des citoyens contre une élite corrompue”, a-t-il affirmé. Il a précisé à cet égard que le mouvement Al Hirak a une méthodologie bien définie basée sur la franchise avec les citoyens, l’espoir de mener une réforme dans le cadre d’un protocole clair mettant l’accent sur le développement du travail municipal et de la gouvernance locale, en cohérence avec la gouvernance nationale, ainsi que sur le rôle central de la région.
Marzouki a également réitéré l’appel à toutes les parties et toutes les structures du pays à “élaborer un plan sur 50 ans pour réduire et contrer les effets du changement climatique, loin du conflit politique”.
Lors de son intervention lors de ce meeting, sur “Les moyens de lutter contre la corruption en Tunisie”, le dirigeant du mouvement et député de l’ARP, Emad Daimi, a souligné que la lutte contre la corruption “exige détermination et courage”.
“La campagne contre la corruption était une opération de reddition des comptes entre les groupes de pression qui luttent pour étendre leur influence au sein du gouvernement, lancée sous des slogans pompeux en l’absence d’une réelle volonté de lutter contre la corruption”, a-t-il estimé.
Daimi a noté que cette campagne était “inefficace malgré l’existence de textes et de structures”, soulignant que “ceux qui veulent lutter contre la corruption doivent avoir une vision nationale globale, en particulier la volonté réelle”.