Le président de la République, fondateur du mouvement Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, a affirmé, samedi, lors des travaux d’ouverture du congrès de Nidaa Tounès à Monastir, que “ce qu’il reste du parti suffit à lui restituer son vrai rôle” estimant que les Nidaistes ont la responsabilité nationale de sortir la Tunisie de sa situation actuelle, a-t-il soutenu.
“Nidaa Tounes dispose d’un capital national, politique et social qui fait que tous les espoirs soient placés dans ce congrès et dans l’après congrès au regard du rôle dévolu aux Nidaistes pour défendre les forces centristes et les rassembler “afin de faire face aux autres courants”, a-t-il insisté.
Le chef de l’Etat a rappelé les menaces de mort dont il avait fait l’objet sous le régime de la Troïka et proférées par le conseiller politique du ministre des Affaires religieuses de l’époque, après l’annonce de la création du mouvement en mars 2012.
Et de poursuivre “Nidaa Tounès a été créé sur des bases étudiées, la référence destourienne (le parti Néo-Destour) et syndicale, étant donné que l’Union général tunisienne de travail (UGTT), les indépendants et les partis de gauche ont toujours été au premier plan”.
Caïd Essebsi a, par ailleurs, critiqué le fait que certains soulèvent la question de l’héritage du pouvoir, en allusion à son fils Hafedh Caïd Esses, rappelant que la Tunisie est un Etat démocratique.
Par ailleurs, Caïd Essebsi a tenu à rappeler que la scène politique ne comporte pas Nidaa Tounès uniquement et que d’autres sensibilités y cohabitent à l’instar du Mouvement Ennahdha, le Front populaire et plusieurs autres mouvements centristes et que le pays compte aujourd’hui 216 partis politiques.
Le président de la République a, également, remis en question les résultats des instituts de sondage. Il a fait observer que Nidaa Tounès avait obtenu lors des dernières législatives 86 sièges au parlement, alors que les sondages avaient accordé un repart à la hausse d’Ennahdha”.
“Nidaa Tounès a basculé car il est visé par tout le monde”, a-t-il ajouté.
Essebsi a fait savoir qu’il ne désire pas se porter candidat pour la présidentielle de 2019, précisant, toutefois, que la Constitution lui permet de briguer un deuxième mandat.
” La Constitution tunisienne a fixé les délais pour l’annonce de la candidature. Chaque chose en son temps ” a-t-il déclaré.
Le président de la République a indiqué que la Tunisie a besoin de changement et qu’elle recèle de compétences qui n’occupent aucun poste de responsabilités, a-t-il regretté, insistant sur la nécessité d’ouvrir la voie aux jeunes.
” Les prochaines élections devraient faire émerger des dirigeants capables de faire sortir la Tunisie de la crise qu’elle traverse “, a-t-il soutenu.
Essebsi a adressé également aux congressistes une demande de levée du gel de l’adhésion du chef du gouvernement Youssef Chahed en ces termes : ” c’est la seule chose que je vous demande. Il (Youssef Chahed) est libre dans ses choix “.
Sur un autre plan, le président de la République a salué la réussite de la Tunisie dans l’organisation du Sommet Arabe. ” C’est le meilleur Sommet Arabe sur le plan de l’organisation, de l’avis du secrétaire général de la Ligue des Etats Arabes ” a-t-il dit. Selon lui, cette réussite est l’œuvre des efforts consentis par tous les Tunisiens qui ont su présenter une image honorable de leur pays.
De son coté, la présidente de la commission nationale en charge de la préparation du congrès, Samira Belkadhi, a fait observer que Nidaa Tounès tient aujourd’hui son congrès malgré les manœuvres visant à le faire échouer. Belkadhi estime pour sa part que les divisions ayant minées le parti, n’ont qu’une seule explication valable, à savoir la conjoncture difficile que traverse le pays.
” L’attachement des militants du Nidaa à sauver leur mouvement, émane de leur conviction que le salut du Nidaa Tounès est une nécessité pour l’intérêt du pays, sans compter les dangers internes et externes qui pèsent sur le pays “, a-t-elle indiqué.
Elle a assuré que la commission a œuvré pour garantir la transparence et l’aspect démocratique du congrès, sans aucun parti pris.
La présidente de la commission nationale en charge de la préparation du congrès, avait mis l’accent sur l’attente que suscitent les résultats des travaux du congrès électif de Nidaa Tounès, vu la crise interne qui sévit en son sein.
Elle a laissé entendre à ce propos que le congrès va donner naissance à une équipe dirigeante à la hauteur des attentes.
De son coté Kacem Makhlouf, a tenu à rappeler le contexte de la fondation du mouvement Nidaa Tounès en mars 2012, tout en relevant la symbolique du lieu et du timing, en concomitance avec la commémoration du décès de Habib Bourguiba.