La justice tunisienne a enregistré plus de 40 mille affaires de violences exercées contre la femme et l’enfance, entre février et décembre 2018, a révélé jeudi, Hanen Benzarti, chargée du dossier de lutte contre la violence fondée sur le genre au ministère de la Femme, de la famille, de l’enfance et des séniors.
Ce chiffre est alarmant, d’autant que, la loi organique sur la lutte contre les violences faites aux femmes est entrée en vigueur en février 2018, a estimé la responsable lors d’une conférence tenue, à Tunis, sur le thème ” Mise en œuvre de la loi organique n°2017-58 relative à l’élimination des violences faites aux femmes: défis et recommandations”.
Selon elle, plus de 6500 appels ont été reçus sur le numéro vert, précisant que les délégations régionales de la femme et de la famille ont pris en charge 1600 femmes victimes de violences réparties sur 24 gouvernorats. Et d’ajouter que 62% de ces femmes ont été victimes des violences physiques.
La responsable a évoqué les difficultés rencontrés lors du traitement des cas de violence, expliquant que chaque cas est spécifique.
Elle a, à ce titre, mis l’accent sur la nécessité de renforcer la collaboration avec les structures de l’Etat et la société civile en vue de prendre les mesures nécessaire pour remédier à cette situation.
La juge chargée de mission au ministère de la Femme, Samia Daoula a, pour sa part, appelé à mettre en œuvre les dispositions de la loi organique relative notamment à la création d’un établissement public de lutte contre les violences faites aux femmes.
Elle a, aussi, jugé indispensable de publier un rapport annuel sur les violences basées sur le genre qui permettra de recenser les cas de violence.