Des metteurs en scène arabes et tunisiens ont partagé, lundi, à la salle le 4ème art, leurs expériences et méthodes de travail, lors du premier panel ayant pour thème “Echanges d’expériences sur la mise en scène” organisé dans le cadre de la première édition du festival Ezzedine Gannoun pour le Théâtre.
Parlant de la méthode de son père feu Ezzeddine Gannoun, la modératrice du panel Cyrine Gannoun a évoqué le rôle du corps de l’acteur dans le travail de la mise en scène en soulignant que pour Ezzeddine Gannoun “c’est à travers la profondeur du corps organique de l’acteur que l’écriture théâtrale se met en scène “.
De son côté, le metteur en scène et dramaturge tunisien Fethi Akkeri a mentionné que dans son travail de direction et de mise en scène, l’acteur est dans une posture de questionnement du réel, de la langue et de l’esthétique. “Pour moi, l’œuvre ne propose pas des réponses mais invite aux interrogations” a-t-il expliqué.
Dans son témoignage, le syrien Oussama Ghanam a estimé que le sens recherché d’une pièce de théâtre est un point d’arrivée et non un point de départ car “La création théâtrale est un voyage commun entre le metteur en scène et l’acteur”. Et d’ajouter “le sens de l’œuvre se complète et se poursuit lors de la rencontre avec le public”.
Parlant de ses 20 ans d’expérience dans la mise en scène, le metteur en scène libanais Majdi Bou Matar a mentionné que la mise en scène commence par une idée, une situation et une obsession qui rongent le metteur en scène.
Selon la même source, le metteur en scène joue le rôle d’un monteur qui compose et décompose les scènes pour créer un sens, soulignant, que l’acteur reste pour lui le vrai créateur de la pièce.
Relatant sa méthode de travail avec les acteurs, le directeur du Théâtre National Tunisien, Fadhel Jaibi a fait savoir que dans son travail de mise en scène, il travaille avec “le chaos intérieur de l’acteur” en précisant que dans sa direction de l’acteur, il parle essentiellement avec l’inconscient de l’acteur pour le pousser à interroger sa mémoire et ses acquis afin d’atteindre le plaisir d’une nouvelle prise de conscience.