L’ancien ministre de l’Industrie et ancien chef du gouvernement, Mehdi Jomaa, aurait attribué, par ses fonctions, à ses trois frères des marchés de plusieurs dizaines de millions de dinars, sans compter l’exploitation de près de 3600 hectares dans le gouvernorat de Sfax ainsi que l’exploitation du sel.
Sept sociétés appartenant au frère de Jomaa impliquées dans le financement des manifestations et la faillite d’entreprises publiques
Selon Alchourouk, la Tunisie a connu la plus grande affaire de corruption entre 2011 et 2018, période au cours de laquelle Mehdi Jomaa a occupé de postes de ministre de l’Industrie puis chef du gouvernement.
C’est le cas du marché des minéraux connu sous le nom du ‘marché Nour’ dans le gouvernorat de Sfax qui a été accordé à la société Tunisian Salt Company. Selon Alchourouk, Mehdi Jomaa aurait attribué ce marché à ses trois frères.
Toujours selon la même source, Tunisian Salt Company (TSC), qui est gérée par Mohamed Yacoub, est une société à responsabilité limitée (S.A.R.L) dont le capital est de 500 mille dinars. Créée le 8 février 2012, la société est composée de trois associés.
Composition du capital de la société :
- Société International Trading Strategy : 245 mille dinars (soit 49% du capital)
- Hajer Jomaa : 217.5 mille dinars (soit 43.5% du capital)
- Mohamed Yacoub : 37.5 mille dinars (soit 7.5% du capital)
Les propriétaires de la société International Trading Strategy, détentrice des 49% de Tunisian Salt Company, sont Lotfi Jomaa (frère de Mehdi Jomaa) et son fils, Oussama. Le capital de TSC s’élève à 80 mille euros, soit près 244 mille dinars, son siège se situe à El Menzah.
Avec ce partenariat, la part du frère et de la sœur de Mehdi Jomaa dans la société TSC s’élève à 93%, rapporte la même source.
Mandat de Mehdi Jomaa à la tête de l’Etat
Pendant qu’il occupait le poste de chef de gouvernement, Mehdi Jomaa aurait créé 7 sociétés spécialisées dans la communication, les pneus, les services pétroliers, l’investissement et le commerce.
Toujours selon la même source, l’ancien chef de l’Etat aurait causé la faillite de sociétés étatiques pour qu’il puisse obtenir des marchés dédiés aux services publics. Alchourouk mentionne entre autres l’affaire de la société STIP où il aurait organisé des mouvements protestataires, ce qui a causé la faillite de la société.
L’un des frères de Mehdi Jomaa aurait même participé à envenimer la situation en poussant des employés à manifester et à faire grève.
Agence de communication
Mehdi Jomaa avec la complicité de son frère, Lotfi, aurait planifié de fonder une société de média, mais cette société a rapidement fait faillite. Les deux frères ont vendu leurs parts à un homme d’affaires.
Selon Alchourouk, Lotfi Jomaa aurait même profité pour nommer un ancien directeur général de la douane où il a été impliqué dans une affaire de contrebande de corail.
Les gains durant ces 5 dernières années
La journaliste Mouna Bouazizi estime que les gains des frères Jomaa au cours des 5 dernières années s’élèvent à 100 millions de dinars.
Un rapport a été publié sur les pressions exercées sur les journalistes, suite au travail d’investigation. Ces pressions pourraient menacer la liberté d’expression, la liberté de dévoiler certaines vérités.
Après ces révélations, Mehdi Jomaa compte-t-il poursuivre son rêve de devenir président de la République avec son parti politique l’Alternative.
Pour rappel, Jomaa était au pouvoir entre –