Tunisie : “Les établissements de l’enseignement privé doivent être des établissements d’excellence

” Les établissements d’enseignement privé doivent être des établissements d’excellence et non pas de recours pour ceux qui ont redoublé ou ont été exclus du secteur public “, a souligné samedi Hatem Amara, directeur de l’enseignement secondaire au ministère de l’éducation.

S’exprimant lors d’une réunion régionale de l’Union tunisienne des instituts privés pour l’enseignement et la formation (UTIPEF) tenue à Tunis en présence des responsables des écoles, collèges et lycées privés des régions de Tunis et de Ben Arous, Hatem Amara a souligné que malgré les quelques dépassements relevés, le secteur privé enregistre, dans l’ensemble, des résultats satisfaisants et même bons essentiellement au niveau primaire.

” Le ministère est conscient de l’importance des établissements d’enseignement privés qui peuvent aujourd’hui offrir certains services inexistants dans le secteur public et jouent un rôle social et éducatif importants à côté de leur rôle d’enseignement “, a-t-il noté.

Il a, en outre, signalé que le secteur public et le secteur privé sont complémentaires en Tunisie mettant l’accent sur l’importance de promouvoir la qualité de l’enseignement dans tous les établissements pour former des générations futures compétentes et hautement qualifiées.

De son côté, Abdellatif Khammassi, président de l’UTIPEF a indiqué que le secteur privé mobilise aujourd’hui tous les moyens financiers et humains pour promouvoir la qualité de l’enseignement en Tunisie bien qu’il soit confronté à plusieurs difficultés.

Dans ce contexte, l’intervenant a souligné que l’UTIPEF refuse la décision du ministère de l’éducation d’interdire aux enseignants du secteur public de donner des cours dans des établissements de l’enseignement privé, telle que proposée dans le nouveau projet de décret gouvernemental.

” Le fait que les enseignants de la fonction publique soient autorisés à enseigner dans le privé est un avantage pour les établissements privés qui peuvent à la fois profiter de leurs qualifications et leur expérience et ne pas payer des salaires élevés et une couverture sociale puisqu’on les paye à l’heure et ils ont déjà une couverture sociale”, a-t-il expliqué.

” Le recrutement des diplômés du supérieur nous oblige à payer des salaires plutôt élevés étant donné qu’ils doivent être alignés avec leurs homologues enseignants dans le secteur public outre les frais de la couverture sociale sachant que ces nouvelles recrues n’ont pas assez d’expérience et donc on ne peut pas vraiment aspirer à l’excellence “, a-t-il encore précisé.

Dans ce contexte, il a signalé qu’il est aujourd’hui très difficile de trouver un bon enseignant de français ce qui pousse les établissements d’enseignement privé à avoir recours aux inspecteurs de français à la retraite.

Par ailleurs, Khammassi a souligné l’importance de lutter contre les établissements d’enseignement anarchiques qui dispensent des cours dans des espaces non appropriés et diffusent une culture et des programmes dangereux, voire extrémistes, menaçant ainsi l’avenir des enfants et des jeunes et de toute la Tunisie en général.

Selon lui, les écoles, collèges et lycées secondaires privés comptent aujourd’hui 150 mille élèves.