La coalition nationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, a souligné, lors d’une conférence de presse tenue ce matin à tunis que l’état a failli à son obligation de mettre en place des mécanismes favorisant la prise en charge des femmes victimes de violence.
A cette occasion, lumière a été faite sur les résultats du projet “une loi qui nous protège réellement contre les violences”, lancé depuis une année, avec un financement de 149 mille Euros, attribuée par l’Agence espagnole pour la coopération internationale au développement (AECID).
Ce projet a pour objectif d’évaluer l’application de la loi organique numéro 58 de l’année 2017, relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes et la détection des manquements de l’Etat en la matière.
Selon la coordinatrice de ce projet Amel Yaacoubi, les dispositions de la loi numéro 58, n’ont pas été mises en oeuvre en dépit de son entrée en vigueur, depuis dix mois.
A ce propos elle a indiqué qu’aucun budget n’a été défini et aucun calendrier n’a été fixé pour la mise en oeuvre de la loi numéro 58, dénonçant les divers obstacles ayant entravé son application tels que l’absence des structures de contrôle et le manquement de plusieurs parties concernées à leur devoir.
La responsable a appelé à l’élaboration d’un cahier des charges, favorisant le financement des centres d’accueil des femmes victimes de violence et la mise en place d’un système de coordination entre les services publics et les associations et d’une structure chargée de la documentation.
Elle a insisté aussi sur l’importance de créer un observatoire chargé du suivi de l’application de la loi numéro 58, outre la mise en place de structures chargées de la coordination entre les différents intervenants pour l’évaluation de l’exécution des accords cadres communs portant sur la prise en charge des femmes victimes de violence.
De son côté, Hafidha Chekir, professeur de droit a recommandé la mise en vigueur des protocoles signés portant sur la prise en charge des femmes victimes de violence et l’accord cadre commun.
Elle a insisté sur la création d’un mécanisme de coordination entre la société civile et les institutions publiques afin de rapprocher les points de vue et renforcer la prise en charge et la coordination entre les différents intervenants.
La représentante de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LTDH), Halima Jouini a déploré l’absence de collaboration entre les différentes institutions chargées de la prise en charge des femmes victimes de violence.
Elle a appelé à la nécessité d’intensifier les campagnes de sensibilisation pour faire connaitre cette loi et renforçer les ressources humaines et partant, accélerer la mise en oeuvre des dispositions de la loi.
Il convient de rappeler que la coalition nationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes est composée notamment de plusieurs associations pour la défense des droits et de femmes juristes , regroupant plus de 60 associations locales, nationales et internationales.