La route n°2 dans la localité d’Al Aoued, délégation de Cherarda, dans le gouvernorat de Kairouan, a été rouverte par les forces de sécurité, intervenues pour disperser des manifestants qui ont fermé le croisement reliant les gouvernorats de Kairouan, Sidi Bouzid et Sfax, pour protester contre les nuisances environnementaux causés par l’usine de sous-produits d’olivier.
Les forces de sécurité sont intervenues pour disperser les manifestants à coup de gaz lacrymogène. Plusieurs jeunes ont été arrêtés et des cas d’évanouissement ont été signalés parmi plusieurs manifestants qui ont été emmenés à l’hôpital local pour recevoir les soins, rapporte la correspondante de l’agence TAP.
Abedrazak Al-Aaydi, l’un des manifestants, a indiqué à la correspondante de l’agence TAP que les habitants de la région avaient fermé la route après l’échec des négociations avec les autorités régionales et locales sur le dossier de l’usine.
Il a ajouté que les habitants de la région avaient manifesté à plusieurs reprises il y a trois ans pour demander le transfert de l’usine, sans toutefois recevoir de réponse, soulignant que tous les habitants de la région étaient déterminés à poursuivre les manifestations jusqu’à ce que l’usine soit finalement arrêtée et transférée dans une autre région.
De son côté, Tarek Barrak, député de Kairouan, a condamné dans une déclaration à l’agence TAP “l’intervention musclée des forces de sécurité et l’usage excessif de gaz lacrymogène pour mettre fin au sit-in”.
Il a indiqué que le dossier de cette usine serait soumis au parlement et au gouvernement pour prendre les décisions nécessaires à ce sujet. Il s’est engagé aussi à intervenir auprès du ministre de l’Intérieur pour “demander des explications pour l’usage disproportionné de gaz lacrymogène et de la force” contre les manifestants.
La branche de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme à Kairouan a condamné également dans un communiqué l’arrestation des jeunes de cette localité et exigé leur libération.
Les habitants avaient organisé des manifestations l’été dernier, exigeant la suspension de l’activité de l’usine et obtenu un accord entre la population et la direction de l’usine sous la supervision des autorités régionales et locales et l’intervention de l’Union régionale pour le travail à Kairouan et la branche de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme à Kairouan.
Mais l’accord n’a pas été respecté par l’usine qui a continué ses activités polluantes, ce qui a de nouveau irrité la population d’Al Aoued.