Le taux des femmes dénonciatrices d’affaires de corruption est ” faible “, ne dépassant pas 12%, selon le rapport annuel pour l’année 2017, de l’instance nationale de lutte contre la corruption (INLUCC), a affirmé samedi, Rim Guemati, conseillère juridique à l’INLUCC.
S’exprimant lors d’un workshop organisé sur ” les mécanismes de la gouvernance et de la lutte contre la corruption “, à l’initiative de l’INLUCC en collaboration avec l’union nationale de la femme tunisienne (UNFT), Guemati a appelé à l’élaboration d’études identifiant les obstacles qui empêchent les femmes d’informer sur des affaires de corruption.
La conseillère juridique a souligné que le taux insignifiant de femmes dénonciatrices d’affaires de corruption ne dissimule pas la participation efficiente de la femme à dévoiler de grands dossiers de corruption, et permettant ainsi à l’Etat de récupérer des fonds importants.
De son côté, Mejda Ben Ahmed, rapporteur à la commission de protection des dénonciateurs à l’INLUCC a insisté , dans une déclaration à l’agence TAP, sur l’importance d’accélérer la publication des textes juridiques portant sur la mise en vigueur de la loi organique n° 2017-10 du 7 mars 2017, relative à la dénonciation de la corruption et la protection des dénonciateurs, afin d’inciter à exercer ce devoir.
L’instance organisera une cérémonie en l’honneur des dénonciateurs de corruption (individus et entreprises), le 7 mars à l’occasion de la célébration de la publication de cette loi depuis deux ans.
Le nombre des demandes de protection adressées à l’INLUCC jusqu’au 1er mars courant a atteint 437, a-t-elle précisé, signalant que le total des décisions de protection publiées par l’INLUCC est de 101, et celui des demandes rejetées est de 45.
Le président de l’instance, Chaouki Tabib a décléré à l’agence TAP qu’une session de formation sera organisée, dans le cadre de ce workshop, au profit des membres de l’INLUCC et de l’UNFT portant sur le thème des mécanismes d’investigation sur la corruption et celui de la protection des dénonciateurs, mettant de la sorte, en vigueur l’accord de partenariat conclu le 9 décembre dernier sur le renforcement des efforts nationaux de gouvernance et de lutte contre la corruption.
Evoquant la question du système juridique de lutte contre la corruption adopté actuellement en Tunisie, Tabib a insisté sur la nécessité de sa réforme et son développement afin de pouvoir lutter contre ce phénomène.
Radhia Jerbi, présidente de l’UNFT a, pour sa part, déclaré à l’agence TAP que l’UNFT est consciente du rôle important que peuvent jouer ses membres dans la lutte contre la corruption et l’instauration des principes de la bonne gouvernance afin d’encourager la femme tunisienne à informer sur la corruption.