Les autorités tunisiennes ont interdit vendredi deux tentatives de ressortissants algériens de manifester à Tunis pour protester contre la candidature du président algérien Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat présidentiel, apprend on vendredi soir de source officielle.
” L’interdiction faite à un groupe d’Algériens de manifester devant le siège de leur ambassade sur les berges du lac et devant la théâtre municipal, avenue Bourguiba dans la capitale était motivée par l’absence d’une autorisation préalable”, a déclaré le porte-parole officiel du ministère de l’Intérieur, Sofiene Azaag,à l’agence Tunis Afrique Presse (TAP).
Il a ajouté que les organisateurs avaient été informés que de telles actions de protestation nécessitaient une autorisation préalable et l'”avaient compris”.
Pour leur part, les membres de la communauté algérienne ont condamné l’interdiction. “Malgré le respect par les organisateurs de toutes les procédures légales requises, ils ont été surpris le matin même de la manifestation en les invitant à se rendre au district de sécurité où on les a informé du rejet catégorique par le ministère de l’intérieur de toute action de protestation”, a déclaré Fouad, un des organisateurs, à l’agence TAP.
Les manifestants ont distribué une déclaration indiquant que la communauté algérienne en Tunisie “répondait aux appels du peuple algérien à protester et manifester contre le cinquième mandat (du président Abdelaziz Bouteflika) et se préparait à organiser un rassemblement pacifique pour soutenir l’épopée historique que connait l’Algérie”.
La déclaration souligne que, malgré le “respect” de toutes les procédures judiciaires requises, le ministère tunisien de l’Intérieur a “rejeté catégoriquement” leur demande.
Quatre véhicules de police étaient postés devant l’entrée du théâtre municipal dans la capitale alors qu’un périmètre de sécurité a été établi devant le théâtre pour empêcher les manifestants de se rassembler dans cet endroit, rendez-vous régulier des manifestants tunisiens pour protester et prononcer des discours.
C’est la deuxième tentative de manifester de ressortissants algériens vendredi après la première tentative interdite devant l’ambassade algériennes sur les berges du lac de Tunis.
Plusieurs régions en Algérie sont le théâtre depuis deux semaines de manifestations pacifiques contre la candidature du président Bouteflika à un cinquième mandat. Selon l’agence algérienne APS, des milliers d’Algériens ont manifesté vendredi à Alger et dans plusieurs gouvernorats pour réclamer des changements et des réformes en profondeur dans le pays.