Le ministre chargé des Relations avec l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Iyed Dahmani a estimé, mardi, que la question du seuil électoral est “simple” et porte sur l’amendement de la loi électorale. Un mécanisme qui s’applique à tous les pays du monde, a-t-il ajouté.
L’amendement de la loi électorale a été soumis à la consultation de l’opinion publique et la décision revient à l’ARP, a-t-il encore indiqué.
S’exprimant lors de la séance plénière consacrée ce mardi à l’amendement de la loi électorale, Iyed Dahmani a expliqué que le gouvernement a soumis ce projet d’amendement depuis octobre 2018, soit une année avant la date des élections électorales.
Pour lui, il ne faut pas induire en erreur l’opinion publique en établissant un lien entre la fraude électorale et l’augmentation du seuil électoral. La Tunisie, a-t-il affirmé, a emprunté la voie irréversible de la démocratie. La démocratie ne signifie pas l’exclusion et l’ère de la fraude électorale est révolue, a-t-il lancé.
Et d’ajouter : “l’application ou non du seuil électoral n’est pas un critère pour évaluer l’intégrité électorale mais constitue un choix pour organiser l’opération électorale”, a-t-il dit, rappelant que plusieurs parties politiques au parlement plaidaient avant pour l’application de ce mécanisme.
“Certes, le seuil électoral nuit à la participation mais avancer des accusations de fraude est irrationnel et n’est que pure spéculation”, a-t-il lancé.
Iyed Dahmani a dit “comprendre” que l’ARP se transforme en une tribune de campagne électorale aussi bien pour l’opposition que pour le gouvernement qui peut se défendre aussi et passer en revue ses réalisations. Il a toutefois critiqué le fait que la séance plénière soit l’occasion pour attaquer le gouvernement.
“L’opposition n’est pas plus démocrate que les autres et personne n’est le dépositaire de la démocratie dès lors que l’on s’attache à la Constitution”, a-t-il dit, critiquant ce qu’il qualifie de “tapage politique” qui n’a pour but que de créer la confusion.
La séance plénière a été levée et devra reprendre demain à 9 heures. Les présidents des groupes parlementaires ont été conviés à une réunion dans le cadre de la commission des compromis. Le but est de parvenir à des consensus autour des propositions d’amendement concernant la loi électorale.
Les députés de l’opposition estiment que l’amendement de la loi électorale à travers l’augmentation du seuil électoral de 3 à 5 pour cent des suffrages n’est autre que l’expression de “l’échec” des partis (de la majorité) qui imputent cet échec au système électoral.