L’union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a annoncé, mercredi, dans un communiqué, l’établissement de points de contact au profit des travailleurs étrangers en Tunisie, destinés à leur assurer une assistance et une orientation juridique.
La même source a annoncé la création d’espaces réservés à l’immigration dans les sections régionales de l’UGTT à Tunis, Sfax, Sousse et Medenine, pour détecter les violations et intervenir à temps afin de fournir une assistance aux travailleurs étrangers en Tunisie, soulignant l’attachement de la Centrale syndicale à défendre leurs droits au même titre que son souci de préserver les intérêts des Tunisiens à l’étranger.
L’UGTT a appelé, à cet égard, à développer l’arsenal juridique en Tunisie de manière à sauvegarder les droits des immigrés en Tunisie et garantir leur intégration dans le circuit économique, notamment, dans les secteurs souffrant d’une pénurie de la main-d’œuvre.
L’UGTT a, également, appelé le Direction Générale de l’inspection du travail et de la conciliation, à régulariser la situation des migrants irréguliers à travers l’intensification des opérations de contrôle pour mettre un terme aux violations du code du travail et des droits de ces travailleurs.
La centrale syndicale a, dans ce même contexte, appelé au respect de la législation nationale et internationale du travail afin de consacrer les principes du travail décent à travers la garantie de l’égalité des rémunérations et de la durée du travail ainsi qu’à travers le respect de la dignité des travailleurs, sans distinction de couleur, de sexe ou de religion, soulignant la nécessité d’accélérer la ratification des conventions internationales régissant le travail des étrangers.
Le communiqué de l’UGTT intervient suite au décès dans une ferme à Sidi Bouzid, d’un jeune Ivoirien dans des circonstances qualifiées de “mystérieuses”.
Il s’agit d’un incident similaire à celui d’un jeune africain qui a trouvé la mort dans une usine à Sfax qui emploie des travailleurs originaires de l’Afrique subsaharienne résidant illégalement en Tunisie dans des conditions indignes.
“Les deux incidents tragiques révèlent les conditions lamentables dans lesquelles opèrent les travailleurs originaires des pays de l’Afrique subsaharienne, en Tunisie, plus particulièrement dans les secteurs du bâtiment, de l’agriculture, du tourisme, des restaurants, des stations-service ainsi que dans d’autres activités, notamment les aide-ménagères, qui constituent le maillon le plus faible, le plus vulnérable et le plus ciblé”, indique le la même source.
L’UGTT a mis en garde contre la persistance de ces violations, à même de nuire à la réputation de la Tunisie post-révolution. La centrale syndicale dénonce “l’incapacité de l’Etat à mettre un terme à ces pratiques inhumaines, et ce, en l’absence d’une volonté politique œuvrant à combattre ces violations qui pourraient être assimilées à de la traite d’êtres humains”, estimant, toutefois, que la lutte contre ce phénomène demeure une responsabilité collective.