Invitée par l’Union Européenne, Imen Bahroun dénonce la faible présence des femmes dans les postes de décision

 

Sur invitation de l’Union Européenne de Radio-Télévision (EUR), plus grande alliance de médias de service public dans le monde), la journaliste tunisienne Imen Bahroun vient de participer à la 6 ème rencontre annuelle des Femmes dirigeantes des Médias Européens.

 

Cette rencontre s’est déroulée le 7 et 8 février 2019 au siège de Radio France à Paris.

 

Le thème de cette 6 ème rencontre annuelle a d’ailleurs été la dimension d’égalité entre les hommes et les femmes dans le secteur des médias.

 

La séance inaugurale de cette rencontre a enregistré une intervention de Sibyle Veil, Présidente-directrice générale de Radio France, suivie du discours de Nathalie Loiseau, Ministre auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée des Affaires européennes.

 

Marie Christine Saragosse, Présidente-directrice générale de France Médias Monde, Delphine Ernotte, Présidente-directrice générale de France Télévisions se sont succédé par la suite sur scène pour parler de leurs expériences à la tête de médias.

 

Les débats avec les dirigeantes européennes ont été entamés par la suite.

 

Lors de son intervention, Imen Bahroun, qui a représenté les femmes arabes et africaines à cette rencontre, a indiqué que seuls 11% des postes de décisions dans les médias tunisiens sont occupés par des femmes, contre 89% pour les hommes.

 

Elle a déploré l’existence de facteurs profonds qui engendrent les inégalités de carrières entre les femmes et les hommes dans les postes de décisions à la tête des médias.

 

Imen Bahroun a rappelé, dans ce cadre, que sa nomination en tant que PDG de la Télévision Tunisienne a suscité des réactions diverses.

 

Si nombre de personnes l’ont saluée puisqu’il s’agissait de la nomination de la première femme à la tête d’un média public dans le monde arabe et en Afrique, d’autres l’ont critiquée à cause de la nature du gouvernement qui régnait sur la Tunisie à l’époque.

 

Elle a ajouté qu’elle considère cette expérience comme fructueuse et qu’elle a réalisé de nombreux acquis non seulement sur les plans organisationnel et social mais surtout sur les plans de la qualité et de la performance, puisque la chaîne nationale « Watania 1 » était à la tête des audiences lors de son passage à la tête de l’ETT entre 2012-2014, tout comme la chaîne « Watania 2 » lorsqu’elle l’a dirigée au début de l’année 2012.

 

Ce qui prouve que la réussite dans la direction d’un média n’a aucun lien avec le sexe du responsable, ni avec l’appartenance politique ou idéologique de celui qui l’a désigné mais simplement avec ses compétences et sa bonne gestion.

 

Il est à souligner que le réseau des Femmes dirigeantes des Médias européens (WEM – Women Executives in Media) a été créé en 2013 à l’initiative de l’UER (Union Européenne de Radio-télévision). Ses rencontres annuelles offrent l’occasion d’échanges visant à promouvoir la place des femmes dans le secteur des médias, ainsi qu’à développer les perspectives qui s’offrent à elles.