Tunisie : “Pas de changement de la situation du pays sans une affluence des citoyens aux élections” (Maghzaoui)

Le secrétaire général du Mouvement Achaab, Zouheir Maghazaoui, a déclaré samedi lors d’une réunion avec les structures de son parti dans la ville de Degueche, dans le gouvernorat de Tozeur, que la situation du pays “ne changera que si les citoyens ne prendront part massivement aux élections (législatives et la présidentielle 2019)”, estimant que la désaffection, notamment celle des jeunes, lors des précédentes élections municipales, s’explique par l’échec des politiques nationales depuis 2011 à répondre aux attentes des citoyens”.

Il a ajouté que le citoyen “ne ressent pas l’impact direct du processus politique sur sa vie, car les responsables de la détérioration de la situation sont ceux qui ont été élus par le peuple en 2014 ont formé un gouvernement en vertu de promesses faites au cours de la campagne électorale qu’ils ont échoué à tenir”.

“Les jeunes ainsi que toutes les composantes de la société sont tenus de participer aux scrutins et doivent être convaincus que le changement n’est possible qu’avec une affluence aux élections”, a-t-il souligné.

Maghzaoui a estimé que les deux scrutins représenteront une opportunité pour le peuple de donner sa ” confiance aux partis autres que ceux qui sont au pouvoir qui ont prouvé leur incapacité à gérer le pays”.

“La situation ne changera que par un vote intensif et équitable, loin de l’argent politique”, a-t-il martelé.

Il a affirmé que “malgré les difficultés sociales, économiques, politiques et sécuritaires rencontrées par le pays, la réalisation du développement et de la démocratie souhaités et la garantie à toutes les couches de la population de l’éducation et de la santé est un espoir réel, à condition d’une participation intensive” aux scrutins.

Il a affirmé que le Mouvement Echaab “se présente comme une alternative politique à la situation actuelle et cherche donc à communiquer avec les citoyens afin de proposer des alternatives à la situation et préparer les élections législatives et la présidentielle de 2019″.

Le dirigeant du parti a expliqué qu'”il doit y avoir un ensemble de conditions pour la tenue d’élections justes et transparentes, à savoir l’accélération de la mise en place de la Cour constitutionnelle, la lutte contre l’argent politique, l’instrumentalisation des organes de l’Etat par certains partis et l’influence des électeurs, outre la neutralité des médias” .

“Les prochaines élections doivent être des élections de programmes réalistes pouvant être mis en œuvre, après que les Tunisiens aient tiré les leçons des élections précédentes et des quatre dernières années qui ont amené le pays au plus bas”, a-t-il estimé.

Commentant la formation du chef du gouvernement d’un nouveau parti (Tahya Tounes), il a indiqué que son mouvement n’a pas d’objection à ce projet “mais nous avons des réserves sur l’instrumentalisation morale et symbolique de l’Etat dans la formation de son parti”.

“Comment peut-il se présenter comme une alternative politique alors qu’il n’a que deux ans au pouvoir, a-t-il fait valoir, s’interrogeant sur “la crédibilité du discours de Chahed sur la création d’un équilibre politique avec le mouvement Ennahha alors qu’il est actuellement allié avec lui”.

Au sujet de la crise de l’enseignement secondaire, Maghzaoui a indiqué que la véritable crise réside dans “la volonté de l’Etat de maintenir et d’améliorer l’enseignement public et d’investir des fonds pour le développement du système éducatif”. Il a estimé à cet égard que les gouvernements tunisiens avant et après la révolution “misaient sur un affaiblissement de l’enseignement public pour satisfaire les instructions du Fonds monétaire international”.