Le Centre des médias de Berlin a récemment organisé, à Dar Houssein à Tunis, un débat télévisé sur la situation en Libye. Les participants au débat ont abordé différemment la situation dans ce pays en adoptant une approche impliquant les autorités locales et la société civile dans la mise en place d’un plan d’action pour mettre fin au cercle vicieux des violences.
Ces deux acteurs (autorités locales et société civile), représentant aujourd’hui les piliers d’une paix espérée et attendue en Libye, ne doivent plus attendre que les dossiers politiques, économiques et sécuritaires soient résolus, mais œuvrer eux-mêmes à être des éléments mobilisateurs et faire pression sur les forces politiques qui occupent l’espace public libyen.
La rencontre a été une occasion pour interpeller la communauté internationale sur la nécessité de soutenir la refonte des collectivités locales en Libye loin de toute allégeance partisane et s’approfondir dans la question migratoire dans ce pays qui abrite aujourd’hui près d’un million de ressortissants en provenance de 41 pays d’Asie et surtout d’Afrique subsaharienne.
Les participants au débat ont appelé à user de moyens coercitifs et sécuritaires en direction des mafias qui gèrent le trafic humain transfrontalier.
Mustafa Barouni, le maire de Zentan, présent à cette rencontre, a déploré le fait que les municipalités ne disposent pas de budgets nécessaires pour l’accomplissement de leurs tâches. Il a également déploré les réglementations existantes qui les empêchent de pouvoir récolter de fonds pour satisfaire à leurs besoins, sans oublier l’absence de cadres compétents et qualifiés.
Barouni a souligné que les municipalités agissaient comme des cellules de crise pour résoudre les problèmes des citoyens et qu’elles étaient en contact avec toutes les composantes de la société quelles que soient leurs divisions politiques.
Pour sa part, Gagarish, représentant de l’Agence allemande de la coopération internationale (GIZ) en Libye et en Tunisie, a assuré que son institution voit la Libye dans son ensemble et que via ladite agence, l’Allemagne a lancé un programme visant à aider les municipalités libyennes depuis 2017.
La GIZ, qui opère à partir de la Tunisie ces dernières années en raison de la situation sécuritaire en Libye, coopère avec 17 municipalités pour former leurs équipes et améliorer la qualité des prestations rendues par les communes aux citoyens.