A coup de slogans, de drapeaux, et de chants militants, le Parti des patriotes démocrates Unifié (Ppdu) entouré de sa famille politique, le Front Populaire, a célébré mercredi sur l’avenue Habib Bourguiba le 6ème anniversaire de l’assassinat du dirigeant de gauche Chokri Belaid.
Devant le ministère de l’Intérieur, les partisans du Ppdu ont scandé des slogans mettant en cause la responsabilité du mouvement Ennahdha et de son président Rached Ghannouchi dans les assassinats politiques qui ont secoué le pays.
“Chokri est vivant, à jamais vivant”, “Nous sommes fidèles au sang de nos martyrs” ont scandé les participants au sit-in hebdomadaire pour exiger la révélation de la vérité sur les assassinats politiques et leurs commanditaires.
Le slogan phare de la révolution de 2011 “Travail, liberté, dignité” a, été également, entonné par les militants du Front Populaire et ses dirigeants ainsi que par des personnalités publiques et des dirigeants syndicaux. Ces derniers sont plus que jamais attachés à la révélation de la vérité dans les dossiers des assassinats politiques, des martyrs de la révolution et de ceux des institutions sécuritaire et militaire.
Le secrétaire générale du Ppdu, Zied Lakhdhar, a fait savoir dans une déclaration donnée à la TAP que ceux qui ont promis de révéler la vérité sur les crimes politiques de Belaid et Brahmi, “n’ont non seulement pas tenu leur engagement, mais il y en a parmi eux qui sont devenus l’allié du principal accusé.”
Il a, également, fait part de sa satisfaction quant aux efforts fournis par le Collectif de défense, lequel a réussi à révéler plusieurs vérités, dont le lien entre l’appareil secret d’Ennahdha et les assassinats, ainsi que l’occultation de plusieurs donnés et documents concernant les dossiers des individus terroristes impliqués dans l’affaire. L’un des documents les plus importants serait la fiche de renseignement d’Abou Yadh, qui prouve ses liens passés avec le mouvement Ennahdha.
Il a appelé, dans ce sens, à l’ouverture d’une enquête sérieuse sur toutes les vérités et données qui ont été révélées au grand jour dans le cadre de l’affaire de l’assassinat de Belaid et de se tenir à distance “des polémiques partiales du parquet”. “Le parquet ne veut pas d’un processus judiciaire légal. Nous comptons sur tous les Tunisiens, les patriotes et les démocrates pour braquer l’attention sur ses vérités, parce que la révélation de la vérité est le seul moyen de retrouver la confiance entre tous les citoyens”, a déclaré Zied Lakhdhar.
Pour sa part, le député du Front Populaire, Ammar Amroussia, a indiqué que la question des assassinats n’est pas qu’une question fondamentale pour le seul Front Populaire, mais qu’elle l’est aussi pour l’ensemble des Tunisiens.
Il a, par ailleurs, fait observer que l’affaire de “l’école coranique de Regueb” a révélé, selon lui, l’existence de groupuscules secrets opérant dans les écoles, les associations et le renseignement.Amroussia a appelé, à ce propos, à faire la lumière sur la vérité des associations caritatives et leur financement depuis l’étranger ainsi que sur les réseaux d’envoi des jeunes dans les zones de conflit.
En réponse aux accusations d’Ennahdha selon lesquelles le Front populaire instrumentaliserait de fausses données à des fins électorales, le porte-parole du FP, Hamma Hammami, a indiqué dans une déclaration à la TAP que le 6ème anniversaire de l’assassinat de Belaid a coïncidé cette année avec de graves révélations concernant l’appareil secret du mouvement Ennahdha.
“Les données sur l’appareil secret d’Ennahdha sont aux mains de la justice laquelle a tranché vis-à-vis d’une partie de ses données. Elles ne sont aucunement une fabrication du collectif de défense ou du Front, mais ce sont des données certifiées qui prouvent le lien de cet appareil secret avec Ennahdha et les assassinats politiques, surtout que le juge d’instruction a accusé Mustapha Khedher de complicité dans l’assassinat de Mohamed Brahmi”, a-t-il argué.
Devant ces faits, a ajouté Hammami, Ennahdha tente de se dérober à sa responsabilité, à travers des récits invraisemblables, surtout que nous sommes surs et certains que ses documents et données judiciaires prouvent d’une manière ou d’une autre le lien entre Ennhdha et les assassinats politiques”.
Il a indiqué encore que “ce qui a été révélé dernièrement en rapport avec les écoles coraniques, démontre que la Tunisie se trouve sous le danger persistant des écoles parallèles, d’un appareil sécuritaire parallèle et d’organisations secrètes”.