Des députés ont appelé, mardi, à approfondir l’enquête relative à “l’école coranique” de Regueb et à vérifier les informations selon lesquelles des parlementaires auraient mis la pression sur les autorités régionales pour étouffer cette affaire.
“Le gouverneur et le délégué qui viennent d’être limogés ne sont pas les seuls responsables dans cette affaire”, ont estimé les députés lors d’une séance plénière consacrée à cette affaire, appelant toutes les parties prenantes à intervenir.
Le député de Maachrou Tounes, Salah Bargaoui qui a qualifié cette école d'”un centre de formation professionnelle en terrorisme” a pointé le ministère de l’Education pour ne pas accorder assez d’intérêt aux enfants en situation de décrochage scolaire.
“L’établissement qui a été fermé en 2015, n’a pas tardé à rouvrir ses portes suite aux pressions exercées par certaines parties sur l’ancien gouverneur de Sidi Bouzid”, a-t-il rappelé.
Selon lui, cette affaire illustre parfaitement la situation d’insécurité que vit actuellement le pays et l’incapacité de l’Etat à gérer ce type d’établissements.
“La décision du chef du gouvernement de limoger le gouverneur de Sidi Bouzid et le délégué de Regueb a été prise dans le seul objectif de satisfaire l’opinion publique”, a critiqué le député.
Il a mis l’accent sur l’impératif de poursuivre en justice tous ceux qui ont exercé des pressions pour étouffer cette affaire.
Pour nombre de députés, la prolifération de ces écoles en Tunisie peut s’expliquer par l’afflux de prédicateurs arabes intégristes en Tunisie pendant la période post-révolution.
Selon la député Fatma Mssedi du mouvement Nidaa Tounes et le député du Front Populaire Ahmed Seddik, le gouvernement était au courant de l’existence de cette école, l’accusant de complicité dans cette affaire.
Pour sa part, le député au Front Populaire, Ammar Amrousia a mis l’accent sur l’impératif d’ouvrir une enquête sur toutes les affaires liées au terrorisme en Tunisie et le départ des tunisiens dans les zones de conflit.
A cet égard, il a accusé le mouvement Ennahda d’avoir mis en place un appareil sécuritaire parallèle, soulignant que le Front Populaire a tant de fois appelé à la nécessité d’enquêter sur cette affaire et de dévoiler toute la vérité sur les assassinats de Chokri Belaid et de Mohamed Brahmi.
Mongi Harbaoui du mouvement Nidaa Tounes a, pour sa part, accusé le pouvoir exécutif d’avoir manqué à sa responsabilité de contrôler ces écoles dont les sources de financement proviennent, selon lui, de l’étranger.