Des députés du Parlement ont appelé le chef du gouvernement Youssef Chahed et la centrale syndicale à intervenir d’urgence pour trouver une solution à la crise entre le ministère de l’Education et la fédération générale de l’enseignement secondaire afin de préserver l’année scolaire.
Lors d’une audition convoquée par la commission des affaires de la femme, de la famille, de l’enfance, de la jeunesse et des personnes âgées, les députés ont souligné la nécessité pour toutes les parties d’opter pour une politique de dialogue “responsable”, d’éviter les conflits étroits et de préserver ce dossier de la politisation, “d’autant plus qu’il équivaut à un crime commis contre les élèves et les parents qui en ont assez de l’échec du dialogue entre le gouvernement et le syndicat, de l’interruption des cours et du spectre d’une année blanche”.
Ils ont fait assumé aux deux parties la responsabilité de l’impasse des négociations basées sur des exigences financières principalement pour le parti syndical et qui “ont dépassé” le plafond permettant à l’autorité de tutelle de répondre à ces revendications, de surmonter la crise, ce qui a exacerbé la préoccupation des familles tunisiennes pour l’avenir de leurs enfants.
Les députés ont convenu que ce dossier brulant dépasse désormais le cadre des deux parties en conflit et qu’il importe l’intervention des trois présidences et des ministères des Affaires sociales et des finances afin de préserver l’année scolaire et le prestige des institutions de l’Etat.
Certains députés ont accusé la fédération de l’enseignement secondaire de mettre en péril le cycle éducatif de 900 000 élèves “pour gagner des revendication financières sans plus”, reflétant leur indifférence pour le succès de l’année scolaire, dans l’indifférence pour l’avenir des élèves et la préoccupation des parents.
A cette occasion, les députés ont rappelé la détérioration des établissements d’enseignement qui souffrent encore d’un manque d’équipement, de cadres éducatifs et des infrastructures, invitant le ministre de l’Education à mener à bien un processus de réforme de l’éducation associant les membres de l’ARP pour présenter des propositions pertinentes et lutter contre la corruption au sein du ministère.
Pour sa part, le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem, a salué toutes les médiations destinées à résoudre la crise actuelle, soulignant l’importance de l’intervention de la société civile dans le cadre des prochaines séances de négociation qui doivent être “transparentes” et “neutres” afin de ne pas politiser le dossier.
Ben Salem a souligné qu’il n’y aurait pas une année blanche en dépit du désaccord avec le syndicat. “Certaines parties rêvent que la Tunisie reste dans l’impasse et se saborde avec une “année blanche”, un scénario inacceptable aussi bien pour le gouvernement que pour l’UGTT”, a-t-il affirmé.
Il a révélé à cet égard qu’un conseil ministériel se tiendra mercredi et abordera la question de l’enseignement secondaire dans son ensemble.