La députée Fatma Mseddi (mouvement Nidaa Tounes) a annoncé sa démission de la commission d’enquête sur les réseaux d’envoi des jeunes aux foyers de tension pour exprimer sa colère contre “le blocage délibéré des travaux de la commission qui ne s’est pas réunie depuis le démarrage de la dernière session parlementaire”.
Lors d’un point de presse organisé à cet effet, mercredi, au parlement, Mseddi a indiqué que “la commission est appelée à présenter son rapport à peu près deux mois après le démarrage de la session parlementaire.
En raison de la “politisation de son travail”, la commission ne sera pas en mesure de parachever ses travaux et rédiger son rapport”, a-t-elle expliqué.
Pour la députée Fatma Mseddi, le mouvement Ennahdha s’emploie à entraver les activités de la commission et à continuer de faire obstruction à la vérité, prétextant que le parti est majoritaire au parlement et est donc en mesure de présider la commission d’enquête.
“Plusieurs auditions au sein de la commission ont très clairement révélé l’existence d’une relation entre certains dirigeants d’Ennahdha et ces réseaux”, a-t-elle affirmé.
Mseddi a, dans ce contexte, déclaré que “le parti Ennahdha ne peut être, à la fois, juge et partie et présider une commission ayant pour mission d’examiner des questions dans lesquelles il est impliqué, telle que l’envoi des jeunes aux foyers de tension”.
Et d’ajouter “de réelles tentatives sont entreprises par le parti pour étouffer la vérité, particulièrement après les révélations concernant l’appareil secret d’Ennahdha, qui a été déjà évoqué depuis 2017, lors des auditions de la commission”.
Héla Omrane, présidente de la commission à la précédente session, avait déclaré le 13 octobre 2018 que “la commission d’enquête va révéler lors de la dernière session parlementaire de nouvelles données relatives à ce dossier à travers la présentation d’un rapport final à partir de l’année prochaine”.
Elle a ajouté que la commission “va auditionner autant de parties que possible à la lumière des derniers développements liés aux informations divulguées par le comité de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi”.