Le militant Mustapha Filali a été inhumé mardi au cimentière Errahma à Radès après la prière d’El Asr.
Etaient notamment présents aux obsèques, la famille du défunt ainsi que de nombreuses personnalités dont le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), des membres du gouvernement, des députés, des hommes politiques, des syndicalistes et des acteurs de la société civile.
Le cortège funèbre est arrivé à la Place de la mosquée Errahma aux environs de 15h00 où a été accomplie la prière du mort (Janaza). Une foule immense s’est rassemblée ensuite dans l’espace intérieur du cimentière pour entendre les oraisons funèbres relatant le parcours et les hauts faits du défunt.
Lors de son éloge funèbre, le secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail, Bouali Mbarki a mis en avant le parcours syndicaliste du défunt et les valeurs sociales et humanistes qu’il défendait. Le défunt, a-t-il ajouté, avait contribué à l’élaboration du programme économique et social de l’organisation ouvrière, lequel programme avait constitué, par la suite, le premier programme du premier gouvernement après l’Indépendance.
Pour sa part, l’ancien ambassadeur Mohamed Jnifen a mis en exergue le riche parcours militant du disparu durant le mouvement national et la période succédant à l’indépendance, considérant qu’il était l’un des bâtisseurs de l’Etat indépendant ayant contribué à l’élaboration de la vision économique et sociale de l’Etat naissant.
Mustapha Filali avait occupé plusieurs postes politiques et syndicaux et contribué à l’élaboration de la Constitution de la Tunisie après l’indépendance et celle de 2014.
Le défunt est décédé dimanche à l’âge de 98 ans. Il est né le 5 juillet 1921.
Il avait étudié à la Sorbonne à Paris et occupé après son retour dans le pays le poste d’enseignant en lettres et philosophie dans plusieurs lycées en Tunisie.
Mustapha Filali est le premier ministre de l’Agriculture après l’indépendance. Il a contribué à la nationalisation des terres tunisiennes et à la suppression des Habous. Entre 1957 et 1958, il était ministre de l’information.
Après avoir quitté le gouvernement, Filali a été élu membre de l’Assemblée nationale constituante en 1956 puis membre de l’Assemblée nationale (parlement) en 1959 et 1964.
Entre 1971 et 1972, Filali était directeur du Parti socialiste destourien (PSD). Il a été ensuite écarté de la scène politique pendant plus de deux décennies sous le régime de l’ex-président déchu Zine El Abidine Ben Ali.
Il est auteur de plusieurs ouvrages dont “L’Islam et le nouvel ordre économique international”, “Maghreb: l’appel du futur” et “Les tables de l’Inchirah”.