Le dirigeant du Front populaire, Mongi Rahoui et l’économiste Mustapha Jouili ont appelé l’Union des agriculteurs et leurs syndicats ainsi que tous les citoyens à défendre l’agriculture tunisienne et à s’opposer au projet de l’accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA).
Intervenants lors d’une réunion organisée, dimanche, à Béja, sur la loi des finances 2019 (LF 2019) et l’accord de l’ALECA, ils ont souligné que les négociations entre le gouvernement et l’Union européenne (UE) sur cet accord se déroulent de manière discrète, en dépit de ses impacts dangereux sur l’avenir de la Tunisie. Jouili a ajouté que le gouvernement devra signer avec l’UE cet accord avant la fin de l’année 2019, appelant à constituer un front élargi pour que ce combat soit sociétal. D’après Jouili, les produits agricoles tunisiens avec leurs faibles moyens devront faire face à une concurrence déloyale des produits européens fortement subventionnés.
De son coté, Rahoui a indiqué dans une déclaration à la correspondante de l’Agence TAP que le combat contre cet accord est au même niveau d’importance que celui pour l’Indépendance, précisant que l’agriculture étrangère va conquérir les marchés tunisiens en vertu de cet accord, ce qui détruira les composantes de la production agricole tunisienne.
Pour sa part Rachid Amdouni, coordinateur du Parti unifié des patriotes démocrates (Watad), organisateur de cet événement, a souligné que son parti et les forces démocratiques ne se contenteront pas d’organiser des réunions de sensibilisation sur les risques de l’ALECA, mais ils tiendront également des rencontres avec les agriculteurs pour leur expliquer les dangers de cet accord et organiseront des actions populaires.
S’agissant de la LF 2019, Rahoui a qualifié cette loi d’arbitraire, d’autant plus qu’elle touche le pouvoir d’achat du citoyen, et ne place pas le développement du pays dans ses objectifs. Au contraire, cette loi vise à renflouer les caisses de l’Etat, et aggrave davantage le déficit commercial, l’inflation et l’endettement du pays.
Le taux d’inflation de 7% est le reflet d’un échec cuisant du gouvernement, a avancé Rahoui. La Tunisie n’a pas enregistré ce taux depuis les années 90, ce qui montre une nette détérioration du niveau de vie du Tunisien et une grande détresse sociale et économique, a-t-il conclu.