Les mots n’ont été d’aucuns secours pour Dhahbia, la femme de martyr Khaled Ghozlani, assassiné vendredi, par un groupe terroriste, devant sa maison à Douar Khraifia dans la localité d’Ethmed, à proximité de Jebel Mghila, déclaré zone militaire fermée. Elle peut difficilement retenir ses larmes, témoins de sa tristesse et sa perte, avant de se reprendre et de raconter à l’Agence TAP, les circonstances de cet assassinat.
” J’ai donné à mon mari son déjeuner, vers 15h30, après son retour de la ville de Sbiba. Il mangeait son repas devant le téléviseur, quand je l’ai quitté pour prendre soin de mon troupeau, dit-elle. Environ 15 minutes après, j’ai aperçu une voiture qui s’arrêtait devant chez moi. J’ai entendu le klaxon, utilisé successivement, pour exprimer l’impatience, mais, je n’ai pas accordé beaucoup d’importance.
Mon fils, qui m’accompagnait pour s’occuper du troupeau, est revenu rapidement au foyer pour informer son père, ajoute -t-elle. Mon mari est sorti de la maison, au moment où il s’est approché de la voiture, j’ai entendu le bruit assourdissant des coups de feu. Quand, j’ai vu trois hommes non cagoulés et armés, j’ai alors réalisé qu’ils sont des terroristes, je me suis rapprochée, pour voir mon mari, l’un d’eux m’a ordonné de rester loin, je lui jeté une pierre qui a touché son épaule, ” le délateur est l’ennemi de dieu “m’a-t-il dit. Dhabia, se tait laissant couler ses larmes.
” Je ne m’attendais pas à rencontrer des terroristes, je pensais qu’ils étaient des commerçants venus acheter des olives, ou des passants qui se renseignaient sur la route. Ces ennemis de la vie ont laissé mes sept enfants orphelins, sans personnes pour les prendre en charge”, ajoute-t-elle .
Mon mari était visé depuis l’assassinat de son frère Said Ghozlani en novembre 2016, car il défendait son frère et exprimait sa haine et son indignation contre les terroristes. Il a payé de sa vie, l’amour de la patrie, dit-elle encore .
Quant à la mère de Khaled, Fatma, sa douleur est immense, d’autant qu’elle vient de perdre en laps de temps court deux enfants de la même manière horrible, ” rien que parce qu’ils étaient contre le terrorisme “, dit-elle. En dépit de sa perte et l’effet du choc, Fatma n’a pas caché sa fierté. Pour elles, ses fils ont fait preuve de bravoure, jusqu’au dernier moment de leurs vies respectives.
Quant au benjamin des garçons de cette famille, il préfère revenir sur les menaces adressés à son frère : ” en dépit de la perte de Said et des menaces contenues contre mon frère Khaled pour avoir défié les ennemis de la vie, les autorités ne lui ont pas offert, la protection à lui et à la famille, il était seul face à son destin “, affirme-t-il .
Il appelle à sauver la famille en mettant à sa disposition une maison loin du mont Mghila, tout en la dotant d’une source de revenu pour préserver la dignité de ses membres.
D’autres habitants de Douar Khraifia ont appelé à protéger la famille Ghozlani et à les débarrasser des terroristes en isolant le mont Mghila et à boucler la région totalement, pas de façon fictive.
Des hommes armés non cagoulés avaient braqué vendredi après-midi, la succursale de l’Union Internationale des Banques, de Sbiba et avaient volé une somme d’argent estimée à 300 000 dinars, avant de prendre la fuite à bord d’une voiture Dimax.
Le groupe armé s’était, ensuite, dirigé vers la maison du martyr Khaled Ghozlani, à proximité de Jebel Mghilla et avait ouvert le feu, le touchant mortellement. Grièvement blessée, la victime a succombé à ses blessures à l’hôpital local de Sebiba.
Son frère, le sergent de l’armée nationale Said Ghozlani a été également, assassiné le 5 novembre 2016 à son domicile à Kasserine par un groupe terroriste.