L’Union des Enseignants Universitaires et Chercheurs Tunisiens (IJABA) a observé, jeudi, au hall du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, un mouvement de protestation pour dénoncer le retard enregistré dans la publication du statut des enseignants et la non satisfaction de certaines revendications professionnelles.
Les protestataires ont scandé des slogans contre marginalisation de la recherche scientifique, le non respect de la grille des salaires, la non mise en vigueur des accords conclus et la migration des chercheurs tunisiens à l’étranger.
Ce mouvement de protestation vient rejoindre la grève administrative observée par des enseignants universitaires au cours de l’année universitaire précédente, pendant 5 mois, pour protester contre le non respect de la grille salariale, a déclaré à l’agence TAP, Lotfi Snoussi, membre du conseil national du syndicat IJABA.
D’après Snoussi, ce mouvement intervient aussi suite à un différend entre les parties chargées de l’élaboration du statut et le syndicat sur un nombre de revendications professionnelles, à savoir la grille des salaires et les réformes du système LMD, sans concertation préalable avec IJABA, appelant au respect de l’accord du 7 juin 2018.
De son côté, Abdelkader Ben Slema, membre du bureau national du syndicat IJABA, a indiqué que l’accord du 7 juin 2018 qui porte sur l’augmentation du budget de l’enseignement supérieur, le recrutement des universitaires en chômage, et l’amélioration de la situation de l’enseignant universitaire n’a pas été appliqué en raison du retard enregistré au niveau du nouveau statut.
IJABA a menacé, dans ce cadre, de ne pas présenter les sujets d’examens du premier semestre, prévus pour le mois de janvier 2019.
Le chef de cabinet du ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Maher Kassab a, pour sa part, souligné que le département a suivi une approche participative, consensuelle et transparente entre toutes les parties académiques et syndicales dans l’élaboration du projet du statut.
Le responsable a évoqué les conséquences financières de ce projet de statut, précisant que le recrutement se limitera aux spécialités qui connaissent un faible taux d’encadrement.
Le ministère s’engage de fournir les ressources financières nécessaires pour encourager la recherche scientifique, a-t-il dit, affirmant la disposition du ministère de poursuivre les négociations afin de parvenir à une solution consensuelle.
De son coté, le conseiller chargé des syndicats au ministère de l’enseignement supérieur, Mouldi Zouaoui a signalé que le ministère n’est pas revenu sur ses engagements concernant les accords conclus, mais leur application est tributaire du parachèvement du nouveau statut et son entrée en vigueur.
Le consensus entre les différentes parties sur les propositions inclues dans le statut a atteint 80%, a-t-il assuré.