JTC 2018 : “Je vais en Palestine”, le tragi-comique pour dénoncer l’occupation

Dans un petit espace blanc limité “aussi petit de ce qu’il reste de la Palestine”, six comédiens accompagnés par deux musiciens se déplacent durant 45 minutes pour raconter avec la parole, le chant et le corps le quotidien absurde et étouffant de la population palestinienne sous l’occupation israélienne.

Dans le cadre de l’hommage rendu au théâtre palestinien à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la 20ème édition des Journées Théâtrales de Carthage (JTC), organisée samedi soir, à la salle de l’Opéra à la Cité de la Culture, “Je vais en Palestine” de la metteure en scène portugaise Micaela Miranda a abordé le dur quotidien des palestiniens d’une manière satirique.

Tirée d’histoires vraies, la pièce de théâtre raconte l’histoire de Jad, un jeune né en Amérique de parents palestiniens. En quête identitaire, Jad décide d’aller en Palestine pour la première fois de sa vie, pour connaître son peuple et son histoire. A travers son parcours dans la terre de ses grands-parents, Jad découvre la réalité quotidienne de son peuple.

Sur un mode sarcastique, tragi-comique, les six acteurs de la troupe “Freedom Theater du camp de réfugiés de Jénin” se déplacent sur un espace limité en tissu blanc. La limite de l’espace permet ainsi aux acteurs de créer avec leurs corps des lieux des personnages et des situations. Grâce aux silhouettes des acteurs, la résistance et le poids du siège imposé par le colonisateur israélien se dessine.

Les histoires et les récits des réfugiés déplacés de leur terre ou ceux des palestiniens habitant dans des quartiers séparés par le mur de séparation se mettent en scène. Loin d’une approche “victimisante”, l’humour noir et la tonalité sarcastique de la pièce rend compte d’une manière profonde et saisissante de la mémoire vivante d’un peuple qui résiste et qui continue à croire en un monde meilleur malgré le poids de l’occupation.