68% des étudiants subsahariens en Tunisie ont rencontré des problèmes d’obtention de carte de séjour

68% des étudiants subsahariens vivant en Tunisie déclarent avoir rencontré des problèmes liés au dépôt ou au renouvellement de leur carte de séjour, selon une étude publiée récemment par l’Observatoire National des Migrations (ONM) réalisée auprès d’un échantillon de 75 étudiants subsahariens de 17 nationalités ayant une moyenne d’âge de 26 ans,

Cette étude intitulée ” Attentes et satisfaction des étudiants subsahariens en Tunisie : Des portes qui s’ouvrent, des opportunités à saisir ” révèle, également, que 55% de ces étudiants trouvent que la langue arabe utilisée lors des cours constitue une vraie difficulté, surtout que les professeurs recourent très fréquemment à cette langue lors de leur exposé, ou lorsqu’ils répondent aux remarques des élèves tunisiens.

La même source évoque plusieurs autres difficultés rencontrées par les étudiants interrogés. La limitation des moyens financiers constitue également un obstacle important, 76% des boursiers nécessitent une source d’argent supplémentaire à leur bourse pour les dépenses quotidiennes. 92% des étudiants non-boursiers dépendent exclusivement de leurs parents (ou d’un proche) pour financer leurs études. Les 8% restant exercent une activité rémunérée ou disposent d’économies personnelles.

Menée en partenariat avec Terre d’Asile Tunisie, cette étude indique que 70% des étudiants sont des hommes. La Tunisie représente, pour la grande majorité d’entre eux, la première expérience à l’étranger. La quasi-totalité de ces étudiants subsahariens maîtrisaient le français bien que 93 % avaient une langue maternelle différente. Seulement 29% parlaient ou comprenaient l’Arabe avant d’arriver en Tunisie.

La recommandation faite par des proches (37%), la bonne réputation des études en Tunisie en général ou d’une formation spécifique (26%) et l’obtention d’une bourse spécifiquement pour la Tunisie (23,3%), sont principalement les facteurs qui ont motivé les étudiants subsahariens à choisir ce pays.

Concernant le taux de satisfaction quant au contenu et à la qualité de l’enseignement, près de la moitié des étudiants trouvent les matières suivies très intéressantes, l’autre moitié les trouve assez intéressantes. Seuls 5% estiment qu’ils ne correspondent pas à leurs attentes : la plupart de ceux-ci sont des élèves qui ont été mal orientés.

Interrogés sur le degré de leur bien-être au sein au milieu universitaire, la plupart des étudiants subsahariens (45 %) se sont sentis bien accueillis, voire très bien accueillis, par les étudiants tunisiens de leur faculté. Cependant, près d’un étudiant sur cinq a perçu cet accueil comme mauvais.

Pour ce qui est de la satisfaction globale et l’intégration de ces étudiants par rapport à leur vie universitaire, 82,2% se sentent bien intégrés dans leur faculté. Seuls 9,6% ne s’y sentent pas intégrés. Une minorité a évoqué quelques facteurs qui empêchent l’intégration comme l’isolement, le manque de contacts avec les autres étudiants, la difficulté de s’orienter en raison du manque d’informations reçues, notamment à cause de la langue ou le manque de confiance envers l’administration de la faculté.

S’agissant du degré d’intégration à l’entourage et la vie sociale, 100% des personnes interrogées disent avoir des amis dans ce pays. Ils les rencontrent via trois principaux canaux : la faculté, l’association communautaire, et enfin les lieux de vie et de loisirs (foyer, immeuble, cafés, etc.). La plupart des étudiants subsahariens (69%) se sentent bien intégrés en Tunisie, ils déclarent se sentir bien entourés et mènent leurs vies sans obstacles majeurs.

En conclusion, cette étude a montré que la moitié des étudiants sont ” moyennement satisfaits “, tandis qu’un tiers des étudiants sont ” satisfaits ” de leur vie en Tunisie, malgré les difficultés qu’ils ont évoquées.