Le bloc démocratique accuse les groupes Ennahdha et Nidaa Tounes de retarder l’élection du président de l’ISIE

Le bloc démocratique a qualifié de “très grave” la non élection d’un président pour l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) et le non renouvellement des deux tiers de ses membres.

Il s’agit selon le groupe parlementaire “d’une entrave délibérée au travail de l’instance. Le mouvement Nidaa Tounes ayant pour objectif de retarder les élections et le mouvement Ennahdha visant à préserver l’ancienne composition (de l’instance électorale)”.

Lors d’une conférence de presse, mardi, au parlement, le député Salem Labyedh, président du bloc démocratique, a fait remarquer que l’action de l’ISIE est totalement bloquée étant donné que son président Mohamed Tlili Mansri a démissionné depuis juillet 2018.

Ce dernier gère seulement les questions administratives, a-t-il précisé, rappelant qu’il “reste à peine 10 mois avant l’organisation des élections législatives (octobre 2019)”.

Pour Labyedh, les blocs Ennahdha et Nidaa Tounes ont “volontairement retardé l’élection des membres de l’instance électorale à des fins politiques et partisanes restreintes”, estimant que le bloc Ennahdha ne souhaite pas que le parlement procède au renouvellement des deux tiers (renouvellement de trois membres de l’ISIE: Anouar Belhassen, Najla Brahim et Riadh bouhouchi).
Ennahdha a demandé le report de l’examen de la question durant 5 réunions du bureau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a-t-il indiqué.

Pour ce qui concerne le mouvement Nidaa Tounes, Salem Labyedh a estimé que ce dernier “s’emploie à paralyser l’action de l’ISIE et à reporter l’organisation des élections car il n’est pas encore préparé à participer aux législatives et à la présidentielle en raison de la division que connaît le mouvement”.

De son côté, Ghazi Chaouachi, membre du bloc démocratique, a indiqué qu’il n’y a pas eu de recrutement d’agents pour assurer l’inscription aux élections, annonçant que seuls 200 électeurs sur un total de trois millions, pas encore inscrits, se sont présentés depuis l’ouverture de l’inscription en septembre 2018.

Il a rappelé que l’instance devrait aussi organiser d’autres élections, notamment l’élection du 45e membre du Conseil supérieur de la magistrature qui requiert de l’instance la publication de 4 décrets réglementaires à cet effet.

Sur un autre plan, le président du bloc démocratique a soulevé la question de l’amendement de la loi électorale et critiqué vivement la proposition d’augmenter à 5% le seuil électoral qui est, selon lui, “de nature à porter un coup dur à la diversité au sein du parlement et à marginaliser les partis politiques militant depuis des décennies en les privant du financement public s’ils n’obtiennent pas le seuil de 5%”.

D’après Labyedh, le but de fixer le seuil à 5% est de créer un système parlementaire sans opposition, excluant toute divergence.