Le secrétaire général de l’Union tunisienne du travail (UGTT) a déclaré qu’il était “inadmissible” de ne pas accorder des augmentations de salaires aux fonctionnaires dans une interview diffusée mercredi soir par la chaîne de télévision privée Nessma.
A la veille d’une grève dans ce secteur, Taboubi a exprimé sa surprise de l’absence de propositions d’augmentation des salaires dans la fonction publique par le gouvernement, affirmant que la centrale syndicale lui avait laissé suffisamment de temps pour engager des négociations, “mais le gouvernement attendait le feu vert de l’étranger pour confirmer l’augmentation”, en allusion au FMI.
Il a souligné que la grève dans la fonction publique répondait à l’exclusion de ce secteur qui compte plus de 650 000 fonctionnaires de l’augmentation des salaires, malgré les augmentations des salaires dans le secteur public après la signature d’un accord entre les deux parties et l’approbation de l’augmentation au profit du secteur privé suite à un accord avec l’organisation du patronat et celui du tourisme.
Taboubi a annoncé qu’un accord sera bientôt signé pour augmenter les salaires du secteur des assurances et revoir l’accord collectif des travailleurs dans la presse, rappelant que la demande de l’UGTT d’augmenter les salaires des fonctionnaires visait à réajuster leur pouvoir d’achat en fonction de l’évolution des prix et de l’inflation.
Le dirigeant de l’UGTT a dénoncé par ailleurs “une campagne contre la centrale syndicale”, promettant aux détracteurs de l’UGTT “la défaite” et soulignant que celle-ci défend l’intérêt national et les intérêts des travailleurs.
Il a menacé de durcir les pressions pour obliger le gouvernement à mettre en œuvre les accords conclus avec l’Union, annonçant la tenue samedi de la réunion de l’instance administrative pour prendre des mesures d’escalade.
“L’élaboration d’options stratégiques pour la Tunisie ne devrait pas être basée sur des dictats extérieurs mais plutôt sur un projet national global, libre des contraintes et obligations des donateurs internationaux”, a-t-il affirmé, soulignant l’ouverture de l’UGTT au dialogue “fondé sur le projet national et souverain”.
Il a également souligné que l’organisation d’un rassemblement syndical dans le cadre de la grève générale dans la fonction publique prévue jeudi 22 novembre devant l’Assemblée des représentants du peuple au Bardo, vise à faire prendre conscience aux adhérents à la fonction publique de leur droit aux augmentations salariales.
Après sa réunion de mercredi, le Conseil des ministres a confirmé qu’il “respecterait le droit de grève et de manifestation pacifique, tel que garanti par la Constitution et la loi”, rappelle-t-on.