La composition du nouveau gouvernement Chahed III a suscité de vives polémiques accusant le chef du gouvernement d’avoir formé un gouvernement purement islamiste.
D’autres ont même contesté la nomination de René Trabelsi à la tête du ministère du Tourisme se posant des questions sur la manière dont il prêtera serment, le jour J.
Il faut savoir qu’en Tunisie, René Trabelsi n’est pas le premier ministre de confession juive. Dès l’indépendance, André Barouch occupait le poste de ministre sous le 1er gouvernement formé par le président Habib Bourguiba.
André Barouch était nommé ministre de l’Urbanisme et de la Reconstruction, mais avant cela il était vice-président de la Chambre de Commerce Tunisienne, trésorier du « Comité d ‘Action franco-tunisienne pour l’Amitié et la Coopération ». Il compte comme l’une des personnalités les plus influentes dans les milieux industriels et commerciaux tunisiens. Il siège également dans de nombreux conseils d’administration.
Le Néo-Destour cherchait chez ce ministre, un appui financier en même temps qu’une assurance contre d’éventuelles accusations d’anti-sémitisme.
Il ne faut pas oublier que le Mouvement Ennahdha a déjà nommé comme tête de liste à Monastir, Simon Slama, un Tunisien de confession juive. Une stratégie pour éloigner toute accusation d’anti-sémitisme comme l’avait fait Bourguiba dans le passé.