Le président du groupe parlementaire Nidaa Tounes, Sofiene Toubel a indiqué mercredi que son bloc (51 députés) ne votera pas la confiance aux nouveaux membres du gouvernement dont la liste a été annoncée lundi soir par le chef du gouvernement Youssef Chahed.
A l’issue d’une réunion du groupe parlementaire tenue à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), en présence du bureau politique du parti, Toubel a ajouté que Nidaa Tounes va présenter jeudi au bureau de l’ARP “des arguments étayant les lacunes constitutionnelles qui ont entaché le remaniement de manière à provoquer une crise morale et politique en Tunisie”.
D’après Toubel, l’actuel gouvernement est celui d’Ennahdha. “Cela nous rappelle le gouvernement de la Troïka”, a-t-il dit (formé suite aux élections de 2011 par Ennahdha, Ettakatol et le Congrès pour la République (CPR) jusqu’à janvier 2014).
Nidaa Tounes et son bloc parlementaire n’ont pas été associés aux concertations sur le remaniement ministériel, a affirmé Toubel, pour qui ce remaniement “est une atteinte au processus démocratique et une menace pour la transition en Tunisie”. Un remaniement qui, selon lui, ne reflète pas également les résultats des législatives en 2014 au cours desquelles Nidaa Tounes a remporté 86 sièges sur un total de 217 sièges.
Nidaa Tounes, a insisté Toubel, refuse d’être associé à n’importe quel remaniement gouvernemental tant que le mouvement Ennahdha y est représenté.
Dans le même ordre d’idées, Toubel a déclaré que les participants à la réunion ont chargé la direction du parti d’informer les membres du gouvernement représentant Nidaa Tounes de leur décision. Ces derniers doivent choisir entre “rester au parti ou conserver leurs postes au gouvernement Chahed”.
Un autre appel a été adressé aux parties prenantes du Document de Carthage les incitant à prendre une décision commune à propos de ce remaniement.
Youssef Chahed, dirigeant de Nidaa Tounes dont l’adhésion au parti a été gelée le 14 septembre dernier, a annoncé lundi soir un remaniement gouvernemental touchant dix huit portefeuilles: treize ministres et cinq secrétaires d’Etat. Il a adressé mardi une correspondance à l’ARP pour solliciter un vote de confiance aux nouveaux ministres.