Tunisie : “Regarde-moi” de Nejib Belkadhi ouvre la programmation des JCC2018 dans les prisons

La cérémonie d’ouverture de la quatrième édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) dans les prisons sera organisée le dimanche 4 novembre dans la prison civile de Mornaguia (gouvernorat de la Manouba) avec la projection en première nationale du film tunisien “Regarde-moi” de Néjib Belkhadhi.

Lors d’une conférence de presse tenue, mercredi, à la Cité de la Culture, le directeur général des JCC, Néjib Ayed a dévoilé la liste des films programmée dans les prisons et ce, dans le cadre de la 29ème édition des JCC 2018 qui se tiendra du 3 au 10 novembre 2018.

En plus de la projection dans la prison civile de Mornaguia, la prison Borj Erroumi (Bizerte) accueillera, au cours de cette manifestation, la projection du documentaire égyptien “Amal” de Mohamed Siam le 5 novembre, a indiqué Ayed en ajoutant que la prison de Mornag (Ben Arous) proposera le film algérien “Jusqu’à la fin des temps” de Yasmine Chouikh le 6 novembre.

La prison civile de Messaidine (Sousse) accueillera le documentaire “Ghzela” de la réalisatrice tunisienne Hajer Nefzi le 7 novembre. Pour les jeunes détenus du Centre de rééducation des mineurs délinquants de Sidi El Hani, trois courts métrages tunisiens seront proposés le 8 novembre à savoir “Gauche/droite” de Moutii Dridi, “Les pastèques du Cheikh” de Kaouther Ben Henia et “Brotherhood” de Meryam Joobeur.

Les JCC dans les prisons pour l’édition 2018 prendront fin le 9 novembre avec la projection dans la prison civile de Mahdia du documentaire tunisien “la voie normale” d’Erige Sehiri.

“Avec cette quatrième édition, les JCC dans les prisons sont devenues une tradition dans cette manifestation cinématographique internationale ” s’est félicité le directeur général des JCC, Néjib Ayed en précisant que les projections des films seront poursuivies après la clôture des JCC dans les régions et ceci en partenariat avec la direction générale des prisons et de la rééducation et l’Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT).

“Cette nouvelle édition aura pour ambition de faire profiter d’une manière directe 500 prisonniers lors des séances de projection au lieu de 100-150 prisonniers dans les éditions précédentes” a fait savoir Néjib Ayed.

Il a indiqué qu’un réseau de connexion interne au sein des prisons sera installé pour permettre à tous les prisonniers de l’institution pénitentiaire de suivre les projections à travers le téléviseur d’une manière directe.

De son côté, le porte-parole de la direction générale des prisons et de la rééducation, Sofiène Mezghiche a fait savoir que la partenariat avec la direction des JCC et l’OMCT s’inscrit dans le processus réformateur de la direction des prisons, estimant qu’une telle initiative est susceptible non seulement de faciliter “la socialisation” du prisonnier avec l’environnement extérieur mais aussi de ravier les valeurs de tolérance et de favoriser l’ouverture sur le monde.

L’objectif ultime de cette expérience est de toucher le maximum de prisonniers soit entre 1800 à 2000 bénéficiaires contre 1200 bénéficiaires au cours des éditions précédentes.

Mezghiche a, par ailleurs, mentionné, qu’un accord de partenariat entre l’OMCT et la direction des JCC a été signé, mercredi matin, afin de poursuivre la projection des films dans les régions durant toute l’année.

Pour sa part, Gabriele Reiter, directrice de l’OMCT en Tunisie a rappelé que l’objectif des JCC dans les prisons est d’emporter le festival et toute forme de vie culturelle et artistique vers ces espaces fermés soulignant que l’OMCT œuvre avec la direction générale des prisons et de la rééducation en vue de renforcer les activités culturelles dans le milieu pénitencier.

“Il est vrai que le prisonnier est privé de ses droits civiques mais nous devons garantir ses droits culturels” a-t-elle conclu.