La 5e chambre criminelle près le tribunal de première instance de Tunis spécialisée dans les affaires de terrorisme a décidé de reporter l’affaire de Mohamed Brahmi au 19 février 2019, a déclaré mardi le porte-parole du tribunal de première instance de Tunis Sofiène Selliti.
Le report de l’affaire est décidé à la demande de la partie civile qui exige d’inclure les conclusions des autres affaires disjointes et des procès-verbaux de l’enquête au dossier de l’assassinat de Brahmi, a expliqué Selliti à l’agence TAP.
Le député Mohammed Brahmi a été assassiné le 25 juillet 2013 devant son domicile, quelques mois, après l’assassinat de Chokri Belaid, secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié.
Au cours de l’audience ce mardi, le collectif de défense a présenté des requêtes préalables au procès portant sur “l’organisation secrète d’Ennahdha” et le dossier de Mustapha Khedher et exigé de pouvoir avoir accès aux dossiers du ministère de l’Intérieur.
Le collectif de défense demande également d’attendre l’issue de l’affaire de Meherzia Saad tuée au moment où l’on tentait d’arrêter son époux à Douar Hichir (gouvernorat de la Manouba), pour suspicion d’appartenance à une cellule terroriste en 2012.
Dans une déclaration à l’agence TAP, Me Souhail Medimagh explique que selon la version officielle, une réunion a eu lieu en janvier 2013 après les évènements de Douar Hichir (décembre 2012).
La réunion qui avait regroupé les dirigeants de l’organisation d’Ansar Al-Charia a débattu de la contre-attaque, d’où l’assassinat de Chokri Belaid en février 2013.
Pour l’avocat de la défense, les nouveaux éléments d’information confirment l’implication de l’organisation rattachée au mouvement Ennahdha.
Lors de l’audience ce mardi, le collectif de défense a demandé aussi d’inclure dans l’affaire, le dossier de Mustapha Khedher qui a été tranché par la Cour de cassation le 5 juillet 2018. La défense estime que certains éléments du dossier peuvent être exploités dans l’affaire de l’assassinat de Mohamed Brahmi.
Une autre requête a été présentée à la justice pour exiger du ministère de l’Intérieur de permettre l’accès à des documents saisis le 19 décembre 2013 lors de l’arrestation de Mustapha Khedher qui n’ont pas été remis à la justice.
La défense demande en outre d’attendre l’issue de l’affaire portée par la partie civile devant la Cour de cassation dans l’affaire de Brahmi contre le dirigeant sécuritaire Abdelkrim Labidi.
Ce dernier a bénéficié de la levée de l’interdiction de voyage décidée à son encontre.